3 personnages. 3 bébés nés à quelques jours d’intervalle, dans le même hôpital. 3 caractères à jamais liés par la ville de Sarajevo. 3 orphelins du conflit qui ravagea les Balkans et fit sauter comme une mine l’ex-Yougoslavie. 3 destins dans un monde futuriste, et pourtant tellement actuel, soumis au terrorisme nouvelle génération, l’Al-Qaïda 2.0, l’obscure Obscurantis Order du non moins obscur Optus Warhole. De la conception du crime contre l’humanité comme un art ultime.
Il est difficile d’appréhender l’œuvre d’Enki Bilal sans en dévoiler trop. C’est d’une plume de maître qu’il conte et dessine ces 3 destins de Sarajevo. Nike, Amir, Leyla. 3 facettes d’Enki Bilal? La tétralogie du Monstre ne brille pas par son optimisme. Le sommeil du monstre dort profondément en chacun de nous. Il suffit des circonstances pour en sonner le réveil… ou pas.
Œuvre littéraire et graphique, d’une humanité autant modeste que sincère, la tétralogie du Monstre est l’œuvre d’un être qui sait d’où il vient et qui a vécu dans sa chair la folie des hommes. Que cette folie se revendique d’une idéologie ou d’une religion ou quand bien même ne revendiquerait-elle que de sa folie propre.
Une œuvre à vivre.
ESSENTIELLE & EXISTENTIELLE.
T1 – Le sommeil du Monstre
T2 – 32 Décembre
T3 – Rendez-vous à Paris
T4 – Quatre ?