Introït
On n’écrit pas parce qu’on a quelque chose à dire mais parce qu’on a envie de dire quelque chose.
E.M. Cioran, Ébauches de vertige, 1979.
Ab hinc… 400

« Apprendre la liberté et l’amour de l’intelligence qui en sont à la fois les conditions et les résultats, c’est entre autres choses apprendre à se servir du langage. Lorsque les mots seront vidés de leur substance, la plupart des hommes et des femmes en arriveront à aimer leur servitude sans jamais songer à la révolution. » – Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes
Histoire de mes bêtes – Alexandre Dumas

Alexandre Dumas père dans un registre inattendu, les mémoires animaliers… Cet écrivain aussi populaire que mésestimé nous livre un pan de sa vie à l’aune de ses bêtes. Ainsi, si son pointer Pritchard joue en quelque sorte notre cicérone, nous croisons aussi des perroquets, un chat, des poules, d’autres chiens et même un vautour nommé Diogène !
Dumas se révèle au fil du récit tel que nous nous l’imaginions, bon vivant et travailleur acharné, amis des bêtes et généreux avec les hommes, empreint d’humour et d’autodérision ; bref, du genre d’êtres qu’il nous est agréable de fréquenter.
Le lecteur s’immisce ici dans la vie de l’écrivain, croise ses amis, son collaborateur Auguste Maquet, quelques comédiennes, son fils Alexandre, et partage les aventures cocasses de toute cette joyeuse compagnie aux côtés d’animaux domestiques surprenants, fantasques et malicieux.
Histoire de mes bêtes est un récit fécond et attachant, offrant un jour nouveau à l’ogre gastronomique et littéraire qu’est Alexandre Dumas, qui n’en finit pas de nous étonner avec cette œuvre sans doute mineure, mais à (re)découvrir néanmoins.
Philippe Rubempré
Alexandre Dumas, Histoire de mes bêtes, illustrations de Henry Morin, Librairie Hachette, 1955, 128 p.
Lectures novembre
- Pierre-Fendre – Brice Tarvel
- Capitaines courageux – Rudyard Kipling
- Maigret à New-York – Georges Simenon
- Sally Forth #2 Je ne suis pas celle que vous croyez – Wallace Wood
- Ironwood #1 Un diable dans la peau – Bill Willingham
- Firmin. Autobiographie d’un grignoteur de livres – Sam Savage
- FDP de la Mode. L’intégrale – Marsault & Papacito
- Une Étude en rouge – Arthur Conan Doyle
- Les Anges se font plumer – San-Antonio
- L’Amant de Lady Chatterley – D. H. Lawrence, illustré par Hunt Emerson
- Les enquêtes du commissaire Raffini #10 Si tu vas à Rio – Rodolphe & Maucler
- Les enquêtes du commissaire Raffini #08 Les eaux mortes – Rodolphe & Maucler
- Djinn #1 La Favorite – Dufaux & Miralles
- Xenosystems. Qu’est-ce que la Néoréaction ? – Nick Land
- Chambre 121 – Igor & Boccère
- El Nino #1 La Passagère du Capricorne – Christian Perrissin & Boro Pavlovic
- L’Art d’Écrire enseigné en vingt leçons – Antoine Albalat
- Le Chien jaune – Georges Simenon
- Ménagères en chaleur – Armas
- De Boue & de Sang – Laurent Obertone
- Le Port des Brumes – Georges Simenon
- L’Esclave sexuelle – Bruce Morgan
- Une Femme fidèle – Axel
- El Nino #3 L’Archipel des Badjos – Christian Perrissin & Boro Pavlovic
- El Nino #4 Les Oubliés de Kra – Christian Perrissin & Boro Pavlovic
- El Nino #5 Le Paria de Célèbes – Christian Perrissin & Boro Pavlovic
- La Fièvre de l’or – Jack London
- La Revanche – Bruce Morgan
- L’Envers de la tapisserie. Propos sur l’art de la traduction – Alberto Manguel
L’Élégance est un art de vivre – Hugo Jacomet

L’Élégance est un art de vivre recense un choix de chroniques d’Hugo Jacomet, seul ou en compagnie, parues sur le blogue Parisian Gentleman entre 2009 et 2025. Consacrées à l’art sartorial, elles défendent avec une plume réjouissante et érudite l’idée truculente que l’élégance masculine est non seulement une politesse vis-à-vis de l’autre, un respect de sa propre personne, mais surtout un reflet de notre âme. Un bréviaire à compulser sans modération (qui n’est pas de mise quand la cause est bonne, si l’on en croit Cicéron).
« Nous disons, de manière plus mesurée (comme il se doit), qu’une bonne éducation vestimentaire peut avoir un impact positif sur votre vie. Ce qui, en l’occurrence, ne préjuge en rien de vos moyens, de votre goût (ou votre désintérêt) pour les beaux vêtements ni même de votre âge. […]
Car […], s’il arrive que l’on évoque encore l’élégance (ou les élégances) comme un phénomène futile, une beauté mineure voire un emblème de caste (très à la mode actuellement), il est bien remarquable aussi qu’on la sollicite afin de symboliser toutes sortes de supériorités et de prendre toutes sortes de décisions. »
Op. Cit., pp. 25-27.
Philippe Rubempré
Hugo Jacomet, L’Élégance est un art de vivre. Les chroniques de Parisian Gentleman (2009-2025), Préface de Mathieu Bock-Côté, Éditions Intervalles, octobre 2025, 240 p.
Éducation minimum 2 – Florac & Saint Céran

Deuxième salve de Florac et Saint Céran en vue de l’édification de notre jeunesse perdue… avant une troisième ? Nous l’espérons, tant la lecture de ces chroniques entre culture générale, précis de savoir-vivre et saine ironie nous a enchanté.
D’hommages aux calomniés qui ont fait la France (nos grands-pères, l’armée) en portraits incarnés de figures aussi diverses que Jeanne Duval, maîtresse et muse de Baudelaire, Saint John Perse, Bill Evans, S.A.S. Malko Linge ou Jean Gabin, de voyages à Athènes ou en Asie centrale en cure de jazz, la plume de Florac et l’encre de Saint Céran réinventent le cabinet de curiosités à l’attention des conquérants d’âme et des âmes en quête de sagesse.
Un essai qui, à l’instar de l’infortunée Madame du Barry, « réconcilie tout le monde : le peuple et l’élite, les riches et les pauvres, la ville et la campagne, la gauche et la droite, les puritains et les licencieux, et même la monarchie et la république […] ». En bref, Florac & Saint Céran remettent l’église au centre du village, la France au cœur des Français et la fierté dans celui des Hommes. Et ce, sans verser dans le en même temps. Chapeau !
Philippe Rubempré
Arnaud Florac (textes) Romée de Saint Céran (dessins), Éducation minimum 2, Magnus, 2025, 249 p.








