Journal d'un caféïnomane insomniaque
samedi novembre 23rd 2024

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Politiquement correct. Contes d’autrefois pour lecteurs d’aujourd’hui – James Finn Garner

« (…) Nous ne pouvons pas (…) reprocher aux frères Grimm leur indifférence à l’égard de la condition féminine, des cultures minoritaires, et de l’environnement. Et nous ne blâmons pas davantage Hans Christian Andersen, citoyen d’une ville bouffie d’aristocratie comme Copenhague, de ne guère prêter d’attention aux droits inaliénables des sirènes.

Aujourd’hui, nous avons la possibilité – et le devoir ! – de repenser ces histoires « traditionnelles » afin qu’elles reflètent la conscience de temps plus éclairés. »

politiquement correct garner   Dès son Avant-Propos, James Finn Garner annonce la couleur et le ton… caustique ! Dans ce recueil de contes d’autrefois pour lecteurs d’aujourd’hui, l’auteur réécrit treize contes de fées traditionnels à l’aune de la moraline politiquement correcte (féministe, écologiste, pacifiste mais ne dédaignant pas à l’occasion l’usage de la violence pour aboutir à ses fins, etc ; d’une manière générale,  anti-mâle blanc chrétien, anti-héritage, anti-capitaliste). Dix ans avant leur apparition sur la scène française, les Femen sont mises en boite, en compagnie de SOS Racisme, Europe Ecologie Les Verts, le NPA, la LICRA, toutes les associations détentrices d’un pouvoir que ne leur confère pas la démocratie, de tous ces inquisiteurs de la pensée déjà dénoncés par Marie-Joseph Chénier.

À travers ces versions revisitées des contes de notre enfance, et notamment Le petit chaperon rouge, Les trois petits cochons, Cendrillon, Blanche-Neige ou Les habits neufs de l’Empereur, Garner dévoile, et par conséquent ridiculise, les « gens politiquement corrects, moralement droits, intellectuellement avisés, culturellement tolérants, qui ont en horreur l’alcool et le tabac, ne rient pas des plaisanteries sexistes, ne restent pas tétanisés devant leur poste de télévision, se refusent à écouter de la musique folklorique, et évitent le barbecue ».

Ces contes régénérés ont le mérite de démontrer non sans une jouissive et cynique drôlerie, que, in fine, tous ces empereurs du politiquement correct sont nus. Même s’il faut bien reconnaître qu’au bout du dixième conte, une certaine lassitude s’installe… Comme quoi, même quand il est objet de dérision, le politiquement correct arrive à nous emmerder !

Castigat ridendo mores…

Retrouvez cette chronique sur le Salon Littéraire.