Autant annoncer la couleur, c’est un chef d’oeuvre. Probablement un des trois de la bande dessinée mondiale de mon point de vue (avec Fleur de Park Kun-Woong et un autre…). Je ne peux que saluer le travail de et sur la mémoire réalisé par Art Spiegelman. À chaque page on ressent l’épreuve intime, la douleur du père, la cruelle nécessité de savoir du fils. Je n’aime pas, par esprit de contradiction, brouter les prés de Panurge, mais je dois reconnaître que ce témoignage à la fois historique – ce sont les souvenirs d’un Survivant – journalistique – le fils a enquêté et interrogé son père pour donner à connaître son incroyable et tragique vécu, pour informer – et artistique – le dessin, la poésie malgré la barbarie des faits, la métaphore animalière, la Littérature enfin, puisque c’est bien de Littérature dont il s’agit ici – ne peut susciter que notre admiration et notre respect. Ite missa est.