Une fois n’est pas coutume, il s’agit de science-fiction. Un roman de SF produit par un maître stakanosviste du genre. Un parmi tant d’autres me direz-vous, tant d’autres dont la qualité littéraire a parfois été sacrifiée sur l’autel de la productivité et de « l’entertainement business »… Quelques plumes toutefois, Philip K. Dick… et quelques romans intéressants… dont La vallée magique d’Edmond Hamilton.
Epargnons-nous le côté littéraire – qui ne casse pas trois pattes à un canard, soyons honnête ! même si la construction « polardisée » rend le décrochage difficile – et intéressons-nous à l’histoire et au fond. Pour la faire courte, un mercenaire plutôt déprimé à en juger par son optimisme et sa consommation de mauvais alcool se retrouve embarqué pour une vallée des contreforts de la Chine, avec pour mission de permettre à son commanditaire de prendre le contrôle de ladite vallée. Cette vallée préservée se voit en proie à un conflit entre la Fraternité, qui considère que les espèces sont égales (Humains, Tigres, Loups…), et les Humanites, qui défendent comme leur appellation le laisse entendre la supériorité de l’Humain sur l’ensemble des espèces animales. Quel sera le combat d’Eric Nelson, notre lansquenet de service ? à vous de le lire…
Ce roman interroge dans le sens où il propose deux modes comportementaux, deux manières d’être humain au sein de la faune et de l’écosystème. L’une des options développées est celle que nous vivons. L’autre option – SF ne l’oublions pas – n’en est pas moins singulière et intéressante. Nous ne sommes pas ici chez notre ami d’enfance Walt Disney ni chez Carl Barks ; les animaux ne « parlent » pas. Leur expression sonore reste le « cri » que nous leur connaissons. Hamilton imagine une société, une Fraternité, où les Humains sont des animaux comme les autres, disposant de leur langage et de leur éthogramme propres, et communiquant en bonne intelligence avec les autres espèces par télépathie.
Un singulier et étonnant apport à la réflexion sur la place de l’Homme dans la nature.