Journal d'un caféïnomane insomniaque
jeudi novembre 21st 2024

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Les cinq cent millions de la Begum – Jules Verne

Ce n’est pas le roman le plus connu de Jules Verne. C’est certainement un parmi les plus politiques, de part son patriotisme post 1870 et son positivisme effrayant.

Après une querelle d’héritage, deux savants, un Français et un Allemand se retrouve chacun à la tête d’une immense fortune. Et chacun de créer sa cité idéale du côté de la Floride… Une ville entièrement tournée sur l’industrie et le profit pour l’Allemand ; une ville de progrès économique et social, hygiéniste et tournée vers les arts, la culture et la citoyenneté pour le Français. Voilà qui est caricatural mais qui s’explique par le contexte revanchard dans lequel le roman a été composé.

Les événements s’emballent et les choses s’enveniment avec une fin que je vous laisse découvrir. C’est un roman vernien, plus anticipateur politiquement et économiquement que scientifiquement – certain chapitre n’est pas sans rappeler la chute de Lehman’s Brothers en 2008

Toutefois, l’hygiénisme et les bons sentiments mis en oeuvre dans la ville française sont absolument effrayants. Ils ne sont pas sans annoncer un totalitarisme de la bien pensance où tout le monde doit être gentil, propre, tolérant, ne pas fumer, ne pas boire, ne pas manger gras, ni de sucre et j’en passe et on est entré dans cette ère détestable pour la liberté individuelle et qui flinguera sans autre issue possible et le semblant de démocratie qui survit et le peu d’esprit critique subsistant bon an mal an…

Chronique à retrouver sur le Salon Littéraire.