Avec L’hercule sur la place, Bernard Clavel nous dresse le portrait d’un bateleur, d’un lutteur de foire surnommé Kid Léon en raison de sa taille. C’est aussi et surtout l’histoire d’un Homme qui mérite une majuscule et de son Amitié, majuscule elle aussi, avec l’apprenti caïd à la noix de coco qu’il prend sous son aile.
À dire vrai, la lecture de ce beau roman rénove le regard porté, ou plutôt jeté, sur les forains en particuliers, et les gens du voyage en général. Ce n’est pas un roman moraliste, surtout pas pédagogique ou progressiste, bref, pas donneur de leçon. C’est une histoire ; la peinture d’un être bien réel que l’auteur a connu, et qu’il transcende grâce à la Littérature.
Bernard Clavel appartenait au cercle des proches de Georges Brassens. Il a d’ailleurs préfacé la biographie qu’en a signé André Tillieu (chroniqué dans ces pages). Ce n’est sans doute pas un hasard. L’hercule sur la place est un grand texte sur l’Amitié et sur le dur métier d’Homme. C’est aussi un hymne à la Liberté ; à cette liberté que Kid Léon et son acolyte se refusent à sacrifier, ni au confort ni à la sécurité. Des êtres d’une espèce rare et noble ; toujours plus noble mais de plus en plus rare…
Chronique à retrouver sur le Salon Littéraire.