Étrange titre pour des manoeuvres non moins étranges… Pas vraiment un roman, pas complètement des mémoires… Livre de souvenirs et d’histoire sans être historique. Le Vingtième Siècle revu par Dupré à travers des portraits qui en sont sans en être réellement. Pas de notice biographique, jamais, mais l’impression d’avoir côtoyé, avec Dupré, Sunsiare de Larcône, Barrès père, fils et petit-fils, ou encore Weygand depuis toujours. À travers des rencontres, Dupré nous raconte son siècle littéraire, politique, militaire. Subjectif et iconoclaste – les lignes concernant le Général de Gaulle sont édifiantes – Dupré a la plume qui fait mouche ; il manie l’esprit comme on tire le fleuret.
Résumer son livre ne présenterait que peu d’intérêt : cela reviendrait en définitive à redire en moins bien le propos de Dupré. Son livre est trop personnel pour être abîmé par un résumé. Il rend un hommage diaphane à ceux qui ont compté pour lui ; il règle leur compte à d’autres, pourtant adulés, mais pas par lui. L’honneur et le respect de la parole donnée sont au coeur de ces vita contemporaines et pourtant déjà oubliées de beaucoup, pour la majorité en fait.
Les Manoeuvres d’Automne sont à ranger dans votre bibliothèque quelque part entre Bruno de Cessole et Jean-Claude Pirotte.
Chronique inachevée le 4 janvier 2015.