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jeudi novembre 21st 2024

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Liberté, égalité, laïcité : ite missa est, par Jean-Paul Brighelli

liberté égalité laicité    Voilà l’essai que devrait lire toutes affaires cessantes notre ministre de l’Éducation nationale en cette rentrée 2015-2016, première rentrée après les attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo, première rentrée après la première décapitation islamique en France. Si le ministre était honnête, il constaterait la somme d’abandons et de lâchetés que sa réforme vient magistralement (si je puis dire) couronner. Dans son essai, sorte de journal de l’année scolaire écoulée (2014-2015), Jean-Paul Brighelli ne peut que constater les conséquences de la lâcheté politique (déguisée en tolérance) vis-à-vis de la laïcité, abandonnée sans vergogne, mais avec larges mensonges et trahisons, sacrifiée à l’intégrisme musulman communautariste parce que les politiques essentialisent les Français musulmans à cette caricature sinistre, et que tout vote est bon à prendre. La lâcheté ici s’apparente à de la collaboration. Il n’y a, en théorie du moins, qu’une communauté en France, la communauté nationale, c’est-à-dire le Peuple français. Chaque confession y est accueillie, y compris les non-confessions (athées, agnostiques, sceptiques et autres mécréants). En revanche, le politique est strictement séparé du religieux ; la discrétion sur ses options philosophiques est de mise dans l’espace public, et indispensable au sein des administrations et autres services publics représentant l’État sur le territoire.

Professeur ayant enseigné dans les territoires perdus de la République, vivant à Marseille depuis quelques années, Jean-Paul Brighelli n’a de cesse de dénoncer ce qu’il constate : la lâcheté et l’abandon du politique face au communautarisme religieux, intégriste par nature car méprisant l’Autre, le dhimmi en l’occurence, lui jetant  à la face comme un gant sa différence affichée avec morgue et supériorité morale. Mais Brighelli ne verse pas pour autant dans le ya-ka-fo-kon. Les solutions qu’il esquisse dans ces chroniques de la laïcité abandonnée sont crédibles et applicables : il ne demande que le respect de la loi, de la constitution, de notre Histoire, bref, le respect de la France, hospitalière (quoi qu’on en dise et malgré les naturelles imperfections) avec ses enfants. Gros mots racistes et néo-colonialistes pour les communautaristes bêlants et leurs idiots utiles médiapartiques, observés ou libérés.

Les conséquences de la lâcheté politique sur fond de dépression économique, de crise identitaire et morale, et de clientélisme électoraliste sont d’ores et déjà en oeuvre : un multiculturalisme destructeur et anti-démocratique vanté comme la seule voie possible, acceptable, nécessaire, impose sa chape de plomb morale sur fond de discours droits-de-l’hommistes (ce qui n’empêche nullement ses sectateurs de s’asseoir sur les droits de l’homme quand cela arrange les éternelles victimes du mâle blanc de culture européenne et judéo-chrétienne, ou quand il s’agit de signer quelques juteux contrats). L’aveuglement des politiciens et des bonnes âmes pétries de certitudes a conduit à ce climat de fortes tensions que nous vivons aujourd’hui, renforcé par le terrorisme islamique et la « crise des migrants ». Espérons qu’il ne conduise pas à la guerre civile et qu’un sursaut aura lieu… Mais nous ne sommes pas optimiste.

Philippe Rubempré

Jean-Paul Brighelli, Liberté – Égalité – Laïcité, Hugo&Cie, collection Hugo Doc, 2015, 187 pages, 14,95 euros.

Retrouvez le très instructif et passionnant entretien de ce passionné qu’est Jean-Paul Brighelli sur TV Libertés ici :