Toute l’histoire est centrée sur Valentine. Valentine apparaît après environ 300 pages sur un roman qui en compte 350. Petite gosse de bourges paumée, défoncée et nympho, issue d’une famille recomposée. Sans se départir de sa plume brutale, une de celles qui puent le vécu, Virginie Despentes brosse à travers la recherche de cette ado disparue le portrait d’une société fondée sur le fake, sur l’apparence, sur le vide…
La galerie de personnages n’épargne aucune classe sociale, aucune typologie – vous savez à quel point nous aimons ranger tout et n’importe quoi dans des cases en France ; maladie congénitale. Comme chaque oeuvre de Virginie Despentes, Apocalypse Bébé nous plaque sous les yeux un miroir grossissant et dérangeant. La rage de Baise-moi est toujours aussi vivace ; les combats de King-Kong théorie plus que jamais d’actualité.
Et pour ne rien gâcher, c’est un excellent roman, avec une histoire, du suspense, des caractères affirmés, une vraie écriture et une fin dont je ne dirai rien… si ce n’est qu’elle n’est pas aussi « énorme » qu’elle pourrait le sembler.