Des voix de fées se penchèrent sur son berceau… dédoublement de personnalité et nuits hallucinées, entre rêve et réalité, accompagnées de fins gourmets et de littérateurs genre doués, voilà ce que cela a donné.
Après une escapade révolutionnaire, une visite au pays des fées et une plongée dans les tréfonds les plus sombres et les plus talentueux de la littérature française d’avant 1945, François « Montgomery » Jonquères, avocat d’affaires au soleil, « clochard vertueux » sous la lune, nous donne des nouvelles de ses nuits. Hors des chemins battus, les nuits parisiennes se peuplent d’êtres étranges et attachants, toujours passionnés et passionnants. Pisse-vinaigres, passez votre chemin. Trouillards et moralinisateurs à la petite semaine itou ! Ces errances appartiennent aux seigneurs de la nuit, ces noctambules de talent ou de génie, et tant pis s’ils pensent de travers d’un bord l’autre.
Les nuits de Montgomery – Jonquères recèlent tout ce qui constitue le sel de la bonne vie : littérature, gastronomie, traversée de Paris – mousses, petits blancs et charcuteries inclus !, âmes vagabondes comme l’humeur et tristesse joyeuse de ceux qui savent que la vie si vile n’est pas toujours un cadeau, mais qu’humour et joyeuseté sont la politesse du dés-espoir. Les faunes rencontrés, certains connus, sont tous des aventuriers de leur vie et des gens d’honneur. De ces rencontres nocturnes, le lecteur s’enrichit.
Les nuits de Montgomery, également déambulatoires et solitaires, appellent profondeur et réflexion. Le coup de fouet du muscadet bien frappé se perd dans les affres enivrantes des nuits-saint-georges et nous nous réveillons grandis et armés pour affronter la vie à la hussarde, sabre au clair et en avant !
Philippe Rubempré
François Jonquères, Nouvelles de mes nuits, Éditions Balland, 2019, 225 pages.