Après des études de philosophie et un mémoire de maîtrise sur le théâtre, Catherine Jeudy crée la compagnie Théâtre du Vaste Monde, écrit et met en ombres Rêveries (spectacle de théâtre d’ombres et marionnettes), et met en scène la pièce de Jean-Claude Grumberg Maman revient pauvre orphelin.
Elle vient d’achever l’écriture de sa première pièce de théâtre.
Merci à elle d’avoir répondu à notre questionnaire de Proust revisité.
Quel est pour vous le comble de la misère ?
Être
entièrement dépendant des autres et en avoir conscience.
Où aimeriez-vous vivre ?
Finistère sud, la mer en face. Et puis ici, hélas…
Votre idéal de bonheur
terrestre ?
L’insouciance.
Pour quelles fautes avez-vous
le plus d’indulgence ?
Celles des autres.
Vos héros de roman [et de théâtre] favoris?
La créature de Frankenstein (Mary Shelley), les enfants de Sa majesté des mouches (William Golding), Dalva (Jim Harrison), Long John Silver (Stevenson), Dom Juan (Molière), Richard III (Shakespeare).
Votre personnage historique
favori ?
Marc Aurèle.
Vos héroïnes favorites dans
la vie réelle ?
Les aides à domicile.
Vos peintres favoris ?
Jérôme Bosch, Pieter Brueghel l’Ancien, Le
Caravage, Séraphine Louis, Gaston Chaissac, Jackson Pollock, Mark
Rothko, Serge Paillard, Antonio Ligabue (les peintres naïfs « en
général », je ne peux pas tous les citer), Hiroshige,
Utamaro, Hokusai…
Votre musicien favori ?
Brassens.
Votre qualité préférée
chez l’homme ?
La droiture.
Votre qualité préférée
chez la femme ?
La droiture.
Votre vertu préférée ?
La
petite.
Votre occupation préférée
?
Contempler imaginer écrire.
Qui auriez-vous aimé être ?
Le chevalier sans peur et sans reproche.
Le principal trait de votre
caractère ?
L’attention, et la rêverie.
Ce que j’apprécie le plus
chez mes amis ?
Qu’ils soient eux-mêmes.
Mon principal défaut ?
Black dog.
Mon rêve de bonheur ?
La
sérénité.
Quel serait mon plus grand
malheur ?
Être enterrée vivante.
La couleur que je préfère ?
Le vert.
La fleur que j’aime ?
La
pivoine, la violette de Parme.
L’oiseau que je préfère ?
La mésange bleue.
Mes auteurs favoris en prose ?
Maupassant, Molière, Charles Perrault, Truman Capote, Jim Harrison, Francis Scott Fitzgerald, Pierre Jourde, Olivier Maulin, Sorj Chalandon, Jean-Claude Grumberg, Michel Vinaver…
Mes poètes préférés ?
Rimbaud, Verlaine, Thierry Metz, La Fontaine.
Un
livre à conseiller
?
Journal d’un manœuvre, Thierry Metz
(Gallimard, L’Arpenteur)
« Une pelle, une pioche. Le manœuvre doit chercher avec ça, faire le tour, se perdre…
Un débutant : voilà ce qu’il est. Sa mémoire n’est qu’un filet d’eau, une source qui ignore le fleuve.
Ses mouvements sont simples : ceux d’un oiseau. Il monte, il descend, il ramasse des brindilles, de la paille, des écorces. Le tout-venant.
Pour cerner le domaine qui s’étend autour de son nom, il lui faut tracer un cercle avec ce qu’on lui donne : de la terre, des décombres, des pierres, des ordres, des morceaux de craie, des attentes, des fatigues…
De quoi méditer un jour. Pas plus. »
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/L-Arpenteur/Le-journal-d-un-manoeuvre#
Un
auteur à découvrir
?
Thierry Metz, poète (1956-1997)
« Nous traversons chaque jour le regard de l’ange mais c’est plus loin, en marchant, que nous apercevons (sans demander pourquoi) l’urgence de sa quête, les quelques vestiges de l’être : bois sec, pierres qui bornent un feu, ces quelques étoiles qui nous font lever la tête. »
(Lettres à la bien-aimée, Gallimard, L’Arpenteur).
« Chaque mot écrit échappe à ce qu’il dit. On y retourne plus aveugle encore. »
« On cherche un habitant qui n’est plus dans la maison. Pourtant, n’est-ce pas lui qu’on aperçoit, à l’orée de ce qui est, ne sachant où il va, de dos, faisant un signe d’adieu ou de reconnaissance, un signe, c’est tout pour les jours passés, pour ceux à venir ?
N’est-ce pas l’homme qui penche, vu de trop loin maintenant, ou trop tard ? »
(L’homme qui penche, Éditions Une).
http://terreaciel.free.fr/poetes/poetesmetz.htm
https://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Metz
Un
film ?
Le voyeur (Peeping Tom) de Michael Powell
Mes héros dans la vie réelle
?
Les pompiers de Notre-Dame de Paris.
Mes héroïnes dans
l’Histoire ?
Helen Keller et Anne Sullivan, Billie
Holiday, Zineb El Rhazoui, Christine Villemin.
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19585443&cfilm=4887.html
Mes (pré)noms favoris ?
Ce que je déteste par-dessus
tout ?
Les gens qui humilient.
Caractères
historiques que je méprise le plus ?
Les démagogues,
les arrivistes, les fanatiques.
Le fait militaire que
j’admire le plus ?
Le débarquement des Alliés,
sans doute…
La réforme que j’admire le
plus ?
?
Le don de la nature que je
voudrais avoir ?
Le pied marin.
Comment j’aimerais mourir ?
Comme Joseph Kessel : les yeux ouverts, en
m’extasiant devant quelque chose de beau.
État
présent de mon esprit ?
Espoir, inquiétude.
Ma devise ?
All work and no play makes Jack a dull boy. All work and no play makes Jack a dull boy. All work and no play makes Jack a dull boy…
Un
souhait pour l’avenir ?
La paix !!