Pour être honnête, nous nous attendions à partager une expérience insomniaque. Ce fut une expérience, partagée certes, de doute, d’ennui, de questionnements intimes, voire de dépression. Que se passe-t-il dans ce livre ? Pour ainsi dire, rien. Un morceau de vie inutile d’une personne se sentant, se pensant et se vivant inutile.
Plusieurs de ces non-épisodes vécus – ou de ces moments de vie non vécue – nous ont laissé un amer goût de déjà vécu. Ce livre est une curiosité pour psychanalyste ou psychologue ; il emmerdera les heureux bons vivants – pire encore, il leur fera pitié ; il poussera au suicide les dépressifs ; il dépressivera les déprimés.
Marina de Van est une réalisatrice de cinéma que nous n’avons pas l’heur de connaître en tant que telle. Son incursion dans l’écrit romanesque est un succès du point de vue linguistique ; avec prétention j’ajouterai du point de vue littéraire. La force négative de ce livre est à la hauteur de la « positive attitude » imposée à tout un chacun sommé de réussite professionnelle, familiale et sociale… sous peine de mort.
Chronique à retrouver sur le Salon Littéraire.