Pourquoi ne sommes-nous plus fiers de notre histoire ?
Voilà un essai salutaire qui enfonce des portes ouvertes pour mieux remettre les pendules à l’heure. Ne vous y trompez pas, cet incipit est flatteur. Casali ne fait que revenir à Socrate et son fameux (et putatif) « connais toi toi-même ». Il est nécessaire de se connaître, de connaître et d’assumer son histoire, sans complaisance ni autoflagellation, pour construire un avenir en commun au sein de la Nation et accepter l’Autre, l’Étranger.
Or en France, grâce à l’Éducation Nationale et ses démagogues (concepteurs des programmes, pas les profs jetés en pâture à des mômes incultes, mal-élevés et malheureusement souvent violents), soutenus vaillamment par quelques associations intéressées et populo-communautaristes, nous sommes perpétuellement dans la déconstruction de l’Histoire et des repères, dans cette seconde faute que constitue la repentance (Spinoza). Il semble que ce soit une entreprise délibérée de destruction au service d’un multiculturalisme se revendiquant de gauche, et qui ne bénéficie en réalité qu’à l’uniculturalisme mondialisé du Saint-Fric tout puissant et de l’ultra-libéralisme financier (qui n’a rien à voir avec le libéralisme politique).
Casali ne fait que remettre l’Histoire au coeur de la citoyenneté et plaide pour son retour. L’Histoire est au coeur de toute grande nation. À ce rythme, dans moins d’une génération, on parlera de la France comme d’une ancienne grande nation, une ancienne puissance politique, économique, militaire et culturelle ; crevée des suites d’un égalitarisme repentant généralisé.
Il est scientifiquement et humainement nécessaire de regarder l’Histoire en face de ce qu’elle a d’exceptionnel comme dans ce qu’elle a d’atroce. La repentance historique est une stupidité intellectuelle sans nom. C’est un concept chrétien qui s’applique à l’individu (mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa, ça ne vous parle pas ?). Par ailleurs, les générations actuelles et à venir NE SONT PAS responsables du passé. Enfin, il est complètement crétin de juger l’Histoire à l’aune de nos valeurs et de notre morale contemporaine.
Dans son essai brillant, mesuré et argumenté, étayé d’exemples flagrants et de témoignages de personnalités de référence (comme l’avocat et ancien Garde des Sceaux Badinter ou l’historien Emmanuel Le Roy Ladurie), Casali jette sa bouteille à la mer avant que la démagogie et l’inculture généralisées ne mettent un point final à ce qui fut la France.
Chronique à retrouver sur le Salon Littéraire.