Journal d'un caféïnomane insomniaque
samedi novembre 1st 2025

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Ab hinc… 247

« En nul endroit la conviction de la vanité des espoirs humains n’est aussi frappante que dans une bibliothèque publique. » – Samuel Johnson

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Lectures février

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  1. Des gaffes et des dégâts – Franquin
  2. Les Décombres – Lucien Rebatet
  3. Ravage – René Barjavel
  4. Panade à Champignac – Franquin
  5. Décadence –  Michel Onfray
  6. Jours obscurs – Jean-Claude Pirotte
  7. Les amours de Taneko – Shinichi Abe
  8. Une vie en liberté – Michel Mourlet
  9. Une vie à coucher dehors – Sylvain Tesson
  10. Squeak the mouse – Massimo Mattioli
  11. Itinéraire spiritueux – Gérard Oberlé
  12. Retour à Zornhof – Gérard Oberlé

Ab hinc… 246

« Toute société de pensée est oppression intellectuelle par le fait même qu’elle dénonce en principe tout dogme comme une oppression. » – Auguste Cochin

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Ab hinc… 245

dsc00265    « L’ivresse, comme la vigueur, est la mère de la joie. Qu’est-ce que cela révèle? Pourquoi l’ivresse n’engendre-t-elle pas la mélancolie ? Premièrement, parce que celle-ci émane du vrai et non du faux, et que l’ivresse permet d’oublier le vrai, et parce que la joie ne peut naître que de cet oubli. Deuxièmement, parce que les hommes à l’état de nature, c’est-à-dire connaissant une vigueur nettement supérieure à celle d’aujourd’hui, étaient faits pour être heureux, pour s’abandonner aux illusions, les voir et les sentir comme des choses vives, physiques et présentes. » – Giacomo Leopardi

Beach Music – Pat Conroy

beach music    Lire un roman de Pat Conroy est toujours une plongée aventureuse mâtinée d’un séjour dans le Sud, souvent la Caroline, si chère à l’écrivain. Conroy nous en apprend beaucoup plus sur l’ethos carolinien que n’importe quel essai, étude ou reportage, tant il nous immerge au sein de la vie de ses personnages et joue de la machine à bovaryser.

Beach Music ne manque pas à l’appel. Au fil des 700 pages, nous accompagnons Jack McCall et sa fille Leah de l’Italie à la Caroline dans sa quête de réponses sur un passé qui ne passe pas. Veuf depuis le suicide de sa femme Shyla, Jack s’est installé avec sa jeune fille à Rome, après que ses beaux-parents aient tenté de lui en retirer la garde d’une façon pour le moins inélégante. Un attentat palestinien à l’aéroport de Rome, la nouvelle de la leucémie de sa mère en phase terminale et le retour en fanfare dans son quotidien d’amis d’enfance vont perturber à jamais la nouvelle vie qu’il souhaitait pour lui et Leah, loin des tourments du Sud et des souvenirs cruels.

Une fois encore, Pat Conroy signe un coup de maître. Plume exigeante et fluide, histoire dense, amour, amitié, mort, tous les ingrédients d’un grand roman sont là et le coquetèle est délicieux. Non seulement le plaisir de la lecture irradie, mais on n’en sort pas tout à fait indemne, et certains passages sont d’une rare intensité émotionnelle. Fidèle à son habitude, Pat Conroy traduit à merveille la complexité de la vie, et s’amuse avec le spectre des nuances de l’Histoire, des personnalités, des relations humaines.

Un grand roman au souffle épique qui témoigne, s’il en était besoin, qu’un écrivain exigeant peut être populaire et littéraire.

Philippe Rubempré

Pat Conroy, Beach Music, traduit de l’Anglais (États-Unis) par Françoise Cartano, Albin Michel, 1996, 700 pages.

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