Journal d'un caféïnomane insomniaque
dimanche mai 19th 2024

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Ab hinc… 192

« On ne fait les grands progrès qu’à l’époque où l’on devient mélancolique, qu’à l’heure où, mécontent du monde réel, on est forcé de s’en faire un plus supportable. » – Héraut de Seychelles

Ab hinc… 191

« Les livres sont des maîtres qui nous instruisent sans verges ni férules, sans cris ni colères. Si on les approche, on ne les trouve point endormis, si on les interroge, ils ne dissimulent point leurs idées. Si l’on se trompe, ils ne murmurent pas… O livres, qui possédez seuls la liberté, qui seuls en faites jouir les autres et qui affranchissez tous ceux qui vous ont voué un culte fidèle ! » – Richard de Bury

Protégé : Brassens, une mauvaise réputation – ouvrage collectif

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L’île au trésor – Pierre Pelot

ile au trésor    Hommage du prolifique et éclectique Pierre Pelot au maître écossais du roman d’aventures Robert-Louis Stevenson. Nous retrouvons le jeune Jim Hawkins sur une île touristique au large du Brésil, chasseur à ses heures perdues pour le Barrocco, hôtel tenu par sa tante Sally-Sea et le compagnon de celle-ci, Trelaway. À la différence du roman de Stevenson, celui de Pelot est situé au XXIème Siècle, après un accident climatique, cette montée du niveau des eaux qu’on attendait ni si tôt, ni si rapide, et qui a remodelé la surface du globe d’une manière surprenante et encore imparfaitement connue.

C’est dans ce contexte qu’un soir de tempête tropicale le capitaine Billy Bones débarque et s’écroule littéralement dans le hall d’entrée du Barrocco. Jim se lie d’affection avec cet étrange énergumène qui ne sort de sa chambre quasiment que pour se payer des muflées phénoménales ! L’air perpétuellement préoccupé, Billy Bones semble redouter quelque chose… ou quelqu’un, ce que confirme la visite d’un hurluberlu louche d’aspect. Comme chez Stevenson, Bones, lieutenant du terrible capitaine Flint, détient une carte – ici, quelques documents oubliés sur un antique téléphone portable – indiquant le lieu où est planqué le butin du pirate. Sauf que la topographie a changé entretemps. Jim, sa tante et Trelaway embarquent à bord de l’Hispaniola, commandée par un certain Silver, en quête de l’île où est enterré le fameux trésor…

En reprenant la trame de L’île au trésor et en situant l’action dans un monde post-climatique, Pierre Pelot relève la gageure et réussit à redonner un coup de fouet à cette histoire qui a bercé la jeunesse de tant de générations. L’auteur a su conserver quelques repères stevensoniens, ainsi les personnages de Jim Hawkins ou de Silver, ou le bateau Hispaniola, sans commettre pour autant un simple copié-collé futuriste du roman originel. Au petit jeu de l’hommage, Pierre Pelot se montre grand, et offre de nouvelles lettres de noblesse au roman d’aventures, trop souvent relégué à un simple divertissement pour jeunes garçons. Car sans être le moins du monde pédant, moraliste, climato-catastrophiste ou donneur de leçon, Pierre Pelot donne à réfléchir sur nos mode de vie et nos  habitus de consommation en imaginant la vie dans des pays ayant subi une montée brutale du niveau des eaux, celle qu’on nous promet à terme et que ni la COP 21 ni les suivantes n’empêcheront en rien.

Avec Pierre Pelot, L’île au trésor s’offre une cure de jouvence, le roman d’aventures une crédibilité littéraire et  une reconnaissance comme miroir subtil et pertinent de notre bas-monde. De l’auteur, nous avons lu également La guerre olympique, roman de science-fiction imaginant un monde où la guerre et la violence sont codifiées comme une manifestation sportive internationale, proposant une réflexion iconoclaste sur les relations humaines et sociales. Ces deux romans dénotent la personnalité forte et inclassable du romancier Pierre Pelot, un écrivain dont nous allons poursuivre l’exploration de l’oeuvre.

Philippe Rubempré

Pierre Pelot, L’île au trésor, Calmann-Lévy, 2008, 285 pages, 18 euros

Ab hinc… 190

« Pour comprendre et aimer le progrès, pour pratiquer le régime de discussion, il fallait des hommes affranchis des préoccupations vulgaires de la vie, inaccessibles aux considérations mesquines comme aux influences que subissent les ignorants et les besogneux. On ne vote selon des principes que si l’on est indépendant. » – Jacques Bainville, Histoire de France, Ch. 19- La Monarchie de Juillet

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