Malaparte, après quelques ennuis avec les autorités fascistes, fut officier italien sur différents fronts à l’Est, pendant la dernière Guerre mondiale. Détaché auprès des Allemands. Kaputt, c’est le récit de sa guerre.
Ce qui frappe ce sont les odeurs. Elles sont âpres, elles décantent de putréfaction et de poudre. Malaparte écrit beaucoup sur les odeurs, et les odeurs vous prennent à la gorge. Inextricablement vissées à votre larynx. Suffocantes.
Pourtant j’ai le sentiment que Malaparte narre son expérience comme une maman raconte une histoire à son gamin pour l’endormir. Je veux dire dans la manière, pas sur le fond. Et l’horreur de ce qui est raconté n’en est que plus dérangeante. Terrible comme un coup de massue asséné par traitrise.
Malaparte raconte sa guerre, telle qu’il l’a vécue. Elle est omniprésente et quelque part, il n’en est jamais question.Tous les personnages (historiques) croisés sont ambigus (parce que dans la vie le manichéisme n’est qu’une théorie). La sensation de dégoût profond et d’horreur n’en est que plus forte (je pense au GeneralGouverneur de Pologne Franck).
Bref, je ne m’étends pas. D’autres ont décortiqué, étudié, analysé l’oeuvre de Curzio Malaparte mieux que moi. Mais cette oeuvre me marquera à jamais, et je tenais à en partager les raisons.