Cette BD, datée déjà – début des années 1980 – m’a de prime abord décontenancé, et j’ai eu du mal à « entrer dedans ». Mais l’effort mérite, et au final, j’ai lu une excellente histoire d’anticipation, sous des habits futuristes.
Une série de meurtres mystérieux autant qu’atroces dans ce qui est devenu la capitale européenne, Cosmopolis ; une atmosphère nihiliste dont les prémices ne sont pas sans se faire sentir de nos jours (j’écris 20 ans après la publication de cette BD), des personnages aux visages familiers (Pompidou jeune, Gainsbourg, Simone Veil…) et aux patronymes pseudo-historiques, le tout au service d’une réflexion impitoyable sur les dérives du tout fric, tout com, tout individualisme…
Le dessin de qualité rappelle en couleur la patte d’Hermann, et en noir & blanc, le travail d’une Giovanna Casotto (qui officie quant à elle dans un érotique spectral avec un talent bandant).
À la fois glaçant et fascinant…