Journal d'un caféïnomane insomniaque
jeudi novembre 21st 2024

Insider

Archives

Vent d’Ange – François Jonquères

« La vie est un cirque et sa ménagerie ne m’a guère ménagé. »

Ce début d’été pourri par la véreuse gestion covidique au moins autant que par la météo accentue le besoin, voire la nécessité, de décrocher, de décaler, de bovaryser, d’anachorétiser… bref, de prendre le large ; et pourquoi pas virer lof pour lof par un bon petit Vent d’Ange… Voilà la dernière invitation de François – Assiscle – Montgomery Jonquères, qui clôt par cette farce policière aux accents vaudevillesques et à l’humeur confidente sa trilogie commencée avec Voix de fées (La Thébaïde, 2018) et Nouvelles de mes nuits (Balland, 2019).

Notre héros s’entiche de Vent d’Ange, avocate de talent qui soudainement disparaît de la circulation… Mobilisant pour ses recherches les privés César Pion et Amédée Paon, Assiscle se retrouve plongé au cœur d’intrigues étonnantes, entre retour au Hameau des Fées et réalité parisienne hidalguisée. De rebondissements en sursauts, au gré des rencontres, la quête se poursuit frénétiquement, pour le meilleur et pour le pire… Assiscle retrouvera-t-il Vent d’Ange ?

C’est un Vent d’Ange rafraîchissant et régénérant que nous offre ici François Jonquères. L’auteur respire à l’unisson de son héros, donnant au fil de ses aventures l’envie de lire, découvrir, explorer, partager les trésors littéraires et cinématographiques aux créateurs desquels il rend hommage à travers ce court roman, avec style, classe et sans flagornerie (ce qui eut rendu la lecture insupportable). Les amateurs reconnaîtront parmi les maîtres salués René Goscinny, prince des jeux de mots et autres calembours.

En attendant la saison des vendanges, voici venu le temps de déguster ce Vent d’Ange, excellent remède contre l’air du temps et joyeux compagnon en attendant que « coule en [nos cœurs] / La chaude liqueur / D’la treille1… »

Philippe Rubempré

François Jonquères, Vent d’Ange, Éditions La Thébaïde, juin 2021, 175 p.

1Vous aurez reconnu, j’en suis sûr, Le Vin, merveilleuse chanson de Brassens.