Journal d'un caféïnomane insomniaque
dimanche avril 28th 2024

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Catalogue d’un exilé – Falmarès

À Jessica, Mathilde, Vanessa, mille mercis pour la découverte. À Jean-Luc Bansard, qui a l’honneur de mettre ses actes en cohérence avec ses convictions.

Falmarès est un jeune poète guinéen poursuivant ses études à Nantes après avoir échoué en Italie, puis en France. Il s’est déjà fait un nom dans le monde relativement clos de la poésie contemporaine. Annonçons de suite la couleur : à aucun moment il n’est question, dans ce recueil aux thèmes pourtant graves, de jérémiades à la sauce « je suis un pauvre migrant, je suis une victime, donnez donnez donnez moi, gnia gnia gnia gnia » ou autres caricatures dégoulinantes de cette espèce. Ce Catalogue d’un exilé aspire à l’universel.

Falmarès nous offre une poésie élogieuse ; il salue, célèbre, honore, ici ses maîtres Rimbaud, Hugo, Césaire, ou Senghor (dont on respire l’influence), là son pays d’accueil la France, ses hôtes, ses amours, Paris, la Guinée, Conakry, sa famille. Il poétise l’exil dans toute sa tragédie intime et collective sans jamais pleurnicher ni pontifier. En notre sinistre époque, cela relève de la gageure !

Le poète chausse ses semelles de vent pour distiller sa nostalgie, sa mélancolie, et aussi sa joie, son esprit de fraternité, sa profonde reconnaissance et ses admirations, sa capacité d’émerveillement si rafraîchissante !

Vous aurez compris que j’ai été séduit par la plume de Falmarès. Par sa poésie simple sans être simpliste, humaine et accessible sans céder à la facilité, ce « Réfugié poétique », comme l’ont surnommé ses hôtes bretons, ouvre les portes de l’Universel. Falmarès est guinéen ; il aurait pu être breton ou américain. Une plume à découvrir.

Philippe Rubempré

Falmarès, Catalogue d’un exilé, préface de Nimrod, Flammarion, octobre 2023, 262 p.

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