Journal d'un caféïnomane insomniaque
mardi décembre 30th 2025

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Ab hinc… 129

« Le capitalisme n’est pas acceptable dans ses conséquences sociales. Il écrase les plus humbles. Il transforme l’homme en loup pour l’homme. Le collectivisme n’est pas davantage acceptable : il ôte aux gens le goût de se battre ; il en fait des moutons. Il faut trouver une troisième voie. » – Charles de Gaulle

Ab hinc… 128

« – L’inquiétude. Toujours attendre. Toujours vouloir, avoir peur de ce qu’on a, vouloir ce qu’on a pas. L’avoir, et puis tout de suite avoir peur que ça parte. Et puis, savoir que ça va partir d’entre nos mains, et puis ça part d’entre nos mains. J’allais dire :  » comme un oiseau qui s’échappe » non, comme quand on serre une poignée de sable, voilà. Ça, je crois que c’est obligé, qu’on l’a en naissant, comme les grenouilles qui en naissant ont un coeur trois fois plus gros que la tête. » – Jean Giono, Que ma joie demeure

Lectures juin

  1. Un anarchiste – Un conte désespéré – Joseph Conrad
  2. Une apologie des oisifs suivi de Causerie et causeurs I & II – Robert Louis Stevenson
  3. Redemption Falls – Joseph O’Connor
  4. Fraise et chocolat – Aurélia Aurita
  5. Souvenir de la Guerre 1914-1918 – Onésyme Mathieu

Ab hinc… 127

« En politique, ce qui est cru devient plus important que ce qui est vrai » – Talleyrand

Mon Oncle Benjamin – Claude Tillier

Benjamin Rathery, médecin de campagne, raconté par son petit-neveu. Un livre essentiel. Sésame indispensable à une amitié partagée avec Georges Brassens et René Fallet. L’art du contrepoint et de la fugue transposé en Littérature. Hymne à la vie, à l’amitié, à la légèreté, aux femmes et à l’ivresse. Aux ivresses. À toutes ces formes d’ivresse. Remède indispensable contre la connerie, la morosité, le marché, le taff et le reste. L’Oncle Benjamin de Claude Tillier, c’est tout ça et bien plus encore. Une vraie leçon de vie pour les paltoquets qui polluent notre quotidien et que j’ai déjà égratignés à l’occasion de plusieurs chroniques (sur les oeuvres de René Fallet, Gérard Oberlé ou Robert de Goulaine entre autres).

L’Oncle Benjamin est un médecin paresseux, buveur, endetté, coureur et fidèle en amitié, prodiguant des idées à contre-courant du monde tel qu’il va, qu’il développe à l’occasion de muflées mémorables. Ce toubib, qui ne diagnostique de maladie à aucun patient, attend joyeusement l’arrivée d’une hypothétique épidémie qui fera sa fortune et lui offrira d’honorer ses (innombrables) dettes. Il vit chez sa soeur, son beau-frère et leurs enfants. Sa soeur ne l’entend pas de cette oreille et s’échine à lui faire épouser la fille de Minxit, autre carabin, spécialiste quant à lui dans la lecture des urines humaines, et riche à souhait… Telle est la situation de l’Oncle, à vous d’en découvrir les péripéties et autres aventures.

Ce roman est indispensable en ces temps sinistres où l’inculture des petits « moi » le dispute à l’incompétence généralisée d’élites qui n’ont d’élite que le nom. L’Oncle Benjamin rappelle quelques vérités essentielles, à demi-mots et sans donner de leçons – leçons dont nous imaginons volontiers que Benjamin les a en horreur. Toutefois, il est bon de rappeler à certains jocrisses que la vie ne se résume pas à  trimer en bonne santé pour engraisser les jobastres cyniques des milieux autorisés. Cette lecture saine remet les pieds sur terre, redonne espoir et coeur à l’ouvrage. D’ailleurs, ainsi qu’aime le faire l’Oncle Benjamin, je vais de ce pas me déboucher une bonne bouteille de blanc que je m’en vais boire à votre santé, cher(e)s lecteur(-trice)s…

Chronique à retrouver sur le Salon Littéraire.

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