Journal d'un caféïnomane insomniaque
mardi septembre 9th 2025

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Les pieds dans l’eau – Benoît Duteurtre

Ce roman familial m’a séduit. C’est le premier roman de Benoît Duteurtre que je lis. Je dois avouer un a priori positif : je partage avec l’auteur une certaine admiration pour Philippe Muray, sa plume incisive et son humour corrosif.

Le narrateur revisite sa famille, avec au point de départ, l’aïeul commun, le patriarche René Coty, second et dernier président de la Quatrième République. Voilà pour l’histoire. L’intérêt du roman n’est pas là.

Le narrateur, avec sa verve pleine d’humour, n’a pas son pareil pour décrire le tiraillement de l’adolescent moyen bourgeois qui voudrait être révolutionnaire, qui découvre la musique punk, et qui grandissant, redécouvre la culture bourgeoise, constate qu’il partage avec tous ses artistes favoris cette origine honnie. De là naît une profonde nostalgie, fruit de ce paradoxe. Voilà pourquoi ce roman m’a séduit. Une certaine affection nostalgique avec l’auteur.

Ab hinc… 13

« Analyser un livre ! Que dirait-on d’un convive qui, mangeant une pêche mûre, en retirerait les morceaux de sa bouche pour voir ? » – Jules Renard

Sud magnétique – Laura Desprein

Troisième roman de Laura Desprein – et troisième chroniqué – et force est de constater que sa plume est comme le bon vin, elle s’améliore en vieillissant. Après l’âpre et étincellant Braise et la douce amère Fleur d’Août, l’auteure nous surprend avec ce portrait d’un homme perdu qui va se retrouver en même temps que le lecteur va le découvrir. Ainsi en plongeant dans le passé saccagé par une déception dont il n’y a pas lieu ici de dévoiler la nature, nous assistons à la renaissance d’un être empreint d’un humanisme généreux sans être gnan-gnan. C’est un personnage rare et pourtant si commun dont Laura Desprein brosse le portrait. Lecture achevée, j’irais bien lui serrer la main et boire une bière. Comme ça, pour causer. Gratuitement. Prendre le temps de retrouver l’humanité dans notre vie.

Ab hinc… 12

« Il n’y a que deux conduites dans la vie : ou on la rêve ou on l’accomplit » – René Char

Les Bienveillantes – Jonathan LITTELL

On a dit, écrit que ce premier roman est un chef d’oeuvre. C’est probablement le cas. Et pourtant le malaise persiste à la lecture. Et comment ne pas être mal à l’aise en s’identifiant à un héros des plus criticables, pour ne pas dire détestables… Et ce parce qu’au fond de lui, il « ne fait que » suivre le cours de l’Histoire et son devoir de citoyen Allemand ? Qu’il est critique voire soupçonneux dans ses états d’âme ? On se rend compte que Maximilien Aue est d’une grande lâcheté face à lui-même, donc au regard de l’humanité… Comme la plupart d’entre nous ; comme la plupart d’entre vous.

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