Journal d'un caféïnomane insomniaque
jeudi novembre 6th 2025

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Nos histoires de France – Daniel Picouly

    Une reproduction de planche pédagogique historique sur les rois de France en couverture. Il n’en fallait pas plus pour que dépasse mes a priori mitigés quant à l’écrivain Daniel Picouly, quoique de prime abord l’ouvrage Nos histoires de France m’attirât essentiellement par son iconographie. Je ne fus pas déçu.

Picouly est-il un Grantécrivain ? Qu’on me permette d’en douter. Il n’est toutefois pas dénué d’un certain talent pour raconter du haut de ses dix ans, avec légèreté et non sans une espiègle drôlerie, son histoire de France ; celle qu’il a vécu par procuration pendant ses heures de grand piquet, enfermé dans le placard – éclairé – où les planches pédagogiques étaient rangées par M. Brûlé, son instituteur. En 1958, Picouly, dix ans donc, est de son propre aveu un incorrigible cancre – pas traumatisé pour autant, d’ailleurs, ne résistant pas à un bon mot, quitte à entrer dans le Guiness book de son école pour le record de la catégorie « grand piquet ».

Partielle et partiale, et pour cause, les histoires de France de Picouly, racontées à hauteur d’enfant, sont épargnées par les grandes leçons d’humanisme et de morale, remplacées (les grandes leçons) par des références plus originales, des soldats Mokarex (qu’on trouvait dans les paquets de café) à la transposition de fameux épisodes et héros de la Grande Histoire de France dans le microcosme d’une classe de l’école primaire de Villemomble en 1958.

    Le récit de Picouly a la sagesse de ne pas s’étaler à l’infini façon diaporama-de-retour-de-vacances, ce qui eut été un cauchemar. Sa brièveté et son rythme enlevé mettent en valeur la véritable richesse de ce bel ouvrage, son iconographie. Ce ne sont pas moins de cent soixante planches pédagogiques de notre bonne vieille école de la République, héritière de celle de feu les hussards noirs, qui illustrent le texte, dans des reproductions en couleurs de qualité. Une vraie madeleine de Proust pour les nostalgiques de l’enfance et de l’école à l’ancienne, pour les rêveurs et les bovarystes, ou encore les passionnés d’histoire.

Nostalgique d’une époque que je n’ai pas connu et qui n’a sans doute jamais existé, je devais croiser la route de Daniel Picouly et de ses souvenirs, pour quelques instants de nostalgie, de plaisir, d’évasion… de liberté ?

 

Philippe Rubempré

Daniel Picouly, Nos histoires de France, Éditions Hoëbeke, 2011.

Lectures mai

  • Les boules vitales – Charles Masson, Sylvain Ricard
  • Le Président ne mourra pas – Henri Vernes
  • Maintenant – Comité invisible
  • L’abdication – Aquilino Morelle
  • Mélancolie française – Eric Zemmour
  • Le Retournement – Vladimir Volkoff
  • La Tour des Miracles – Georges Brassens

Pas si Kong que ça, Robinsonne !

En ces temps de Saint-Barthélemy des porcs présumés (coupables, bien entendu, en État de travers), je fus pris d’une irréfragable envie de replonger au sein (si je puis oser) de quelques bandes-dessinées érotiques. Deux ont retenu mon attention, deux adaptations, deux curiosa…

    La première bande-dessinée célèbre un film d’aventures de Cooper et Schoedsack, une mise en bulles Pas si Kong que ça du chef d’oeuvre hollywoodien millésime 1933 déjà chroniquée dans ces pages. Conservant le noir & blanc commun aux fumetti italiens et et au cinéma des années Trente, cette bande-dessinée Pas si Kong que ça offre une version coquine, féminisée et lesbianisée, drolatique et incongrue de King Kong.

    La seconde adapte un classique de la littérature britannique signé Daniel Defoe, Robinson Crusoe sous la plume d’Eric Maltaite et le titre Robinsonne, la Naufragée. Et si Robinson avait été une demoiselle ? C’est le parti-pris de l’auteur. L’histoire est jumelle de celle de Defoe. Robinsonne, jeune fille en quête de volupté, embarque au gré de flots à voile et à vapeur jusqu’à son naufrage sur une île apparemment déserte… Ses (més)aventures piquantes sont dans la veine de celles de son alter-ego masculin, toutefois franchement moins pudibondes !

Voici deux agréables divertissements en cette triste époque de totalitarisme bien-pensant ; un peu de légèreté et de liberté dans les relations humaines qui rappellent un temps que les moins de vingt ans ne connaitront jamais, enterré sous les coups de boutoirs conjugués du capitalisme pornographique et du néo-féminisme castrateur.

 

Philippe Rubempré

Pas si Kong que ça, Elvifrance, 1978.
Eric Maltaite, Robinsonne, la Naufragée, L’Écho des Savanes/Albin Michel, 1999.

Lectures avril

  • Le voyage du père – Bernard Clavel
  • Toukaram taureau sauvage – Jean-François Pays
  • La Grande Aventure des Océans – Georges Blond
  • La planète des singes – Pierre Boulle
  • Safari clandestin – Jean-Pierre Jernander
  • Céline – Philippe Muray
  • Jugements derniers. Les procès Pétain, de Nuremberg et Eichmann – Joseph Kessel
  • Le voyageur & la tour. Le lecteur comme métaphore – Alberto Manguel
  • Les Centurions – Jean Lartéguy
  • Le zéro et l’infini – Arthur Koestler
  • Les guerriers de l’Ombre Jaune – Henri Vernes
  • J’avoue que j’ai vécu – Pablo Neruda
  • Dernières nouvelles – Jim Harrison

Lectures mars

  • L’espionne s’évade – Jean Bruce
  • Le carrousel de la pleine lune – Michel Brice
  • La Mort de Philae – Pierre Loti
  • Strip-tease pour OSS 117 – Jean Bruce
  • L’Histoire de France vue par les peintres – Dimitri Casali, Christophe Beyeler
  • Le club des 5 et le trésor de l’île – Enid Blyton
  • Remets ton slip, gondolier ! – San Antonio
  • L’Affaire Sarah Halimi – Noémie Halioua
  • Lettres écrites en prison – Robert Brasillach
  • Poèmes de Fresnes – Robert Brasillach
  • Chénier – Robert Brasillach
  • Terreur – Dan Simmons
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