Written by Philippe Rubempré on 02 septembre 2013
« Indiquer les désastres produits par les changements des moeurs est la seule mission des livres. » – Balzac
Written by Philippe Rubempré on 27 août 2013
« Ce que l’on reconnait comme Culture est absence de littérature. Ce que l’on reconnait comme Culture est absence de peinture. Ce que l’on reconnait comme Culture est absence de musique.
En tant que destin mondial de l’absence des arts, la Culture est l’expérience essentielle de l’histoire contemporaine. »
Philippe Muray
Written by Philippe Rubempré on 13 août 2013
Written by Philippe Rubempré on 09 août 2013
La question s’impose à moi : par où commencer ? L’auteur ? L’histoire ? L’écriture ? Les références ? Voici une oeuvre qui me procure des sensations paradoxales, du bovarysme à l’exaspération… À la recherche du trésor des Wisigoths est un thriller historique (je crois que c’est le terme le moins mauvais pour qualifier ce roman) signé Gilbert Barnabé, éminent professeur de l’université de Montpellier, et dont c’est le second roman publié.
Tout bon thriller se doit d’avoir une intrigue originale et excitante. Contrat rempli, et Ô combien ! Le cadre de la cité médiévale de Carcassonne s’y prête à merveille. La recherche d’un trésor annoncée dès le titre résonne à nos oreilles comme une excitation enfantine, une jubilation stevensonnienne (si je puis dire). Tout y est, le contexte, le lieu, les temps, les personnages. Il faut ajouter que Barnabé est un érudit, un scientifique doublé d’un historien. Et il a réussi son coup : l’intrigue s’inscrit dans un contexte historique réel, s’empare d’une anecdote et la déroule superbement, avec le même soin qu’un chaton s’attaque à la pelote de laine de Mamy.
Résumons l’intrigue, succinctement car il est facile de trop en dire en matière de thriller :
1- Seconde Guerre mondiale : Les nazis occupent la cité de Carcassonne après l’avoir vidée de ses habitants, et en murent les issues ;
2- XXIème Siècle : La conservatrice de la cité entame des fouilles pour retrouver un trésor wisigoth mentionné dans les archives.
Voilà les deux points de départ de cette épopée archéologique, policière, historique. Avouez qu’on a envie d’en savoir plus… Car s’il y a bien deux points de départ, c’est bien d’une seule et même intrigue dont il s’agit. Rudement bien ficelée.
Seulement, il y a un mais, comme je le sous-entends en introduction. Un mais que je vais développer de manière critique mais qui se prétend un encouragement (prétend est ici le terme adéquat, de la part d’un non écrivain). Car l’écriture – c’est le mais – n’a pas tué en moi toute velléité de lire d’autres romans de Gilbert Barnabé. Ce qui m’a profondément gêné, c’est l’aspect scientifique, le côté scolaire trop présent. Barnabé est un scientifique qui pose une hypothèse puis cherche à la vérifier jusqu’à ce que ses résultats lui permettent de démontrer ou d’infirmer ladite hypothèse. Ainsi la forme hypothèse – vérification – démonstration se retrouve-t-elle plusieurs fois. De même, certains épisodes sont appuyés de véritables cours de sciences ou d’histoire, potentiellement intéressant mais qui dans le cadre du roman deviennent inévitablement des lourdeurs, car non essentiels à l’intrigue. Finalement, mon sentiment le plus prégnant quant à l’écriture, c’est de lire un bon élève appliqué, une écriture de collégien doué d’un vocabulaire d’universitaire et d’une syntaxe simple mais sans faute (hormis une ou deux ponctuations pour le moins originales, à moins que ce ne soient des coquilles).
En conclusion, le roman est magnifique ; il est dommage que l’écriture ne suive pas. Ceci étant, c’est un second roman. Je n’ai pas lu le premier. Par ailleurs, il me semble que nous sommes tous déterminés par notre vie (séquence enfonçage de portes ouvertes), et que reprendre une forme de liberté dans l’écriture constitue un exercice de longue haleine, et d’une grande difficulté. Par conséquent, je lirai d’autres oeuvres romanesques de Barnabé, et je vous recommande la lecture d’À la recherche du trésor des Wisigoths.
Chronique à retrouver sur le Salon Littéraire.
Written by Philippe Rubempré on 07 août 2013
Faut s’farcir le premier chapitre ! Mais heureux les courageux, dès le second, nous basculons dans un univers quelque part entre Quéffelec Père et Loti, avec un soupçon de Zola qui aurait abandonné toute velléité de misérabilisme.
L’histoire est classique, tragique. Deux hommes, une femme, et c’est le drame. L’écriture sonne juste. Elle est sans fioritures ; l’auteur est à la fois un familier de ce style littéraire, romanesque de la première moitié du Vingtième Siècle, et des niveaux de langages et autres idiotismes propres aux professions de ces personnages. La fin, dont nous ne dirons rien, est abrupte, à vous tirer une larme.
La maison sous la mer navigue entre naturalisme, Pêcheurs d’Islande et une ambiance cherbourgeoise particulièrement réussie. Peu de personnages, mais de vrais caractères attachants. Sans doute n’est-ce pas un chef d’oeuvre, mais ce roman est honnête et assure sa fonction romanesque, bovaryste et paradoxale avec un certain brio.