Journal d'un caféïnomane insomniaque
mercredi septembre 10th 2025

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Lectures octobre

  1. BREUM #4 Sur ta mère comme au ciel – Marsault
  2. Quand la nuit vient – Dennis Lehane
  3. Teens at play #1 – Rebecca
  4. BREUM #5 Ça va bien s’passer – Marsault
  5. Oh ! Giovanna ! – Giovanna Casotto
  6. Raisonnablement sexiste – Laurent Obertone
  7. Giovanna ! Si ! – Giovanna Casotto
  8. Deux poids deux mesures – Marsault & Cordell
  9. Giovanna ! Ah ! – Giovanna Casotto
  10. Giovannissima ! – Giovanna Casotto
  11. Giovannissima ! #3 – Giovanna Casotto
  12. Giovannissima ! #4 – Giovanna Casotto
  13. La Blonde #2 Bondage Palace – Franco Saudelli
  14. Expérience de mort imminente – Papacito & Marsault
  15. Captives de l’île aux pirates – Nicolas Van De Walle
  16. Au-dessous du volcan – Malcolm Lowry
  17. Faites-les lire ! Pour en finir avec le crétin digital – Michel Desmurget

Ab hinc… 349

« Il me faudrait suivre un régime des plus stricts. D’aucuns s’y astreignent brillamment, et vivotent leur petite vie de médiocres. Je ne le peux, je ne le veux. J’entends vivre comme j’ai vécu. Tant pis s’il s’agit d’un suicide. Il ne me reste que la liberté de choisir, je choisis. » – René Fallet

Dictionnaire égoïste du panache français – François Cérésa

« Quand on représente une cause (presque) perdue, il faut sonner de la trompette, sauter sur son cheval et tenter la dernière sortie, faute de quoi l’on meurt de vieillesse triste au fond de la forteresse oubliée que personne n’assiège parce que la vie s’en est allée ailleurs. »

Jean Raspail, Le Roi au-delà de la mer, Albin Michel, 2000.

Si l’on en croit François Cérésa, entre autres auteur du Petit Roman de la Gastronomie et fondateur de l’excellent Service Littéraire, « le panache est une maladie française », maladie endémique, il va sans dire. Selon les mots de l’auteur, il s’agit d’un « mélange de courage, d’audace, d’intempérance, d’honneur, d’élégance, mais aussi de suffisance, d’orgueil mal placé, d’indiscipline et de bêtise ». Ce panache nous définit Français. Il ne concerne nul autre.

Dans son dictionnaire, Cérésa salue les gloires du panache français, de Cyrano à Depardieu, de Bayard à Belmondo, du royco François-Athanase Charette de la Contrie à l’anar Georges Darien, du pure souche Hugo à la greffe géniale Kessel… Tous les domaines sont frappés de panache joyeusement cocardier, politique sport, littérature et théâtre, cinéma, haute-couture… Rien ne lui échappe, à ce panache qui nous rend fiers de ce que nous sommes, une grande Nation, un grand Peuple, un grand Pays. N’en déplaise aux traîtres et autres mauvais coucheurs indignes.

En 52 entrées précédées d’une introduction savoureusement apéritive, François Cérésa brosse un portrait en creux de la France telle qu’elle devrait être célébrée au quotidien. C’est une déclaration, sa déclaration. Son dictionnaire se veut égoïste par nécessité : il lui a fallu opérer des choix et trancher le vif. Ses choix judicieux ou surprenants ne seraient pas forcément les nôtres ; tant mieux, ils invitent à la curiosité et à la (re)découverte… même si à titre personnel, nous regrettons de ne voir figurer dans cet abécédaire du panache un A.D.G. un Blondin ou un Marcel Aymé, un Brassens ou un Verneuil, un Delon ou un Offenbach… Et finalement, peut-être est-ce tant mieux ! Qui sait si ce premier volume n’en appelle pas un second ?

Philippe Rubempré

François Cérésa, Dictionnaire égoïste du panache français, Le Cherche-midi, 2023, 400 p.

Ab hinc… 348

« Les victimes sont complices du système qui les oppresse et les prive de dignité. Tous coupables. Moi, en premier. » – Georges Darien

Le Nain Jaune – Pascal Jardin

En quelque 150 pages, le scénariste Pascal Jardin brosse un portrait à la fois solaire et rabelaisien de son père Jean Jardin, collaborateur de Pierre Laval, dit Le Nain Jaune. Avec panache, style et humour, l’auteur fait revivre cet homme étrange que fut son père, à la fois admiré, aimé et défié.

Par delà ce portrait et ses souvenirs, Jardin offre un texte profond et fin sur la famille et les relations filiales. À ce titre, Le Nain Jaune est à classer près du Professeur d’Histoire de Vladimir Volkoff et du Grand Santini de Pat Conroy, qui, mutatis mutandis, chacun à leur manière singulière, proposent de grands romans sur la figure du père. À lire ou relire en ces temps où tout devient la faute d’un paternalisme largement idéologique et fantasmé.

Le Nain Jaune a obtenu le Grand Prix du roman de l’Académie française, absolument mérité. Sa grande tenue littéraire nous ferait presque oublier que Pascal est le père d’Alexandre1, écrivain également, mais qui n’est objectivement pas de la même trempe2.

Philippe Rubempré

Pascal Jardin, Le Nain Jaune, [Julliard, 1978], Presses Pocket, 1984, 158 p.

1Alexandre Jardin a notamment écrit Le Zubial, sur son père Pascal, paru en 1997, et Des Gens très bien, portrait contesté de son grand-père Jean, en 2011.

2Je vous renvoie à l’article de Philippe Muray « Effroyable Jardin » paru en mai 2004 dans L’imbécile et repris dans Exorcismes spirituels IV Moderne contre Moderne, in Essais, Les Belles Lettres, 2010, pp. 1499-1502.

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