Journal d'un caféïnomane insomniaque
mercredi avril 23rd 2025

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Les chantiers d’une aventure – Michel Thiébault

Autour des Passagers du vent de François Bourgeon

Lecteurs des Passagers du vent, vous serez passionnés par cette analyse fine et richement illustrée de l’oeuvre ; vous ne connaissez pas les Passagers du vent, voici la meilleure des clés pour découvrir le chef d’oeuvre de François Bourgeon. Le travail de Michel Thiébault est exceptionnel dans le sens où il vous ouvre les portes de l’atelier du maître, de ses sources à la naissance de l’histoire, du cadre aux personnages… Et l’épopée d’Isa, du 74 canons « Le Foudroyant » à Saint-Domingue en passant par l’Angleterre ou Ouidah, est tout ce qu’il y a de plus romanesque. L’Aventure avec un A majuscule. Le lecteur ne peut être qu’en empathie avec cette jeune femme de seize ans insoumise par nécessité, attachante jusque dans ses défauts.

Une odyssée à découvrir, enrichie par l’ouvrage de Michel Thiébault, dans lequel l’érudition est un hommage à la bande-dessinée, aux auteurs (à Bourgeon), à l’aventure et à sa petite soeur l’espérance.

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Le travail de Thiébault se réfère aux cinq premiers tomes des Passagers du vent (vignettes ci-dessous). Bourgeon a écrit une suite en deux tomes, La petite fille Bois-Caïman, dans laquelle on retrouve Isa âgée de 98 ans.

L’Histoire de France interdite – Dimitri Casali

Pourquoi ne sommes-nous plus fiers de notre histoire ?

Voilà un essai salutaire qui enfonce des portes ouvertes pour mieux remettre les pendules à l’heure. Ne vous y trompez pas, cet incipit est flatteur. Casali ne fait que revenir à Socrate et son fameux (et putatif) « connais toi toi-même ». Il est nécessaire de se connaître, de connaître et d’assumer son histoire, sans complaisance ni autoflagellation, pour construire un avenir en commun au sein de la Nation et accepter l’Autre, l’Étranger.

Or en France, grâce à l’Éducation Nationale et ses démagogues (concepteurs des programmes, pas les profs jetés en pâture à des mômes incultes, mal-élevés et malheureusement souvent violents), soutenus vaillamment par quelques associations intéressées et populo-communautaristes, nous sommes perpétuellement dans la déconstruction de l’Histoire et des repères, dans cette seconde faute que constitue la repentance (Spinoza). Il semble que ce soit une entreprise délibérée de destruction au service d’un multiculturalisme se revendiquant de gauche, et qui ne bénéficie en réalité qu’à l’uniculturalisme mondialisé du Saint-Fric tout puissant et de l’ultra-libéralisme financier (qui n’a rien à voir avec le libéralisme politique).

Casali ne fait que remettre l’Histoire au coeur de la citoyenneté et plaide pour son retour. L’Histoire est au coeur de toute grande nation. À ce rythme, dans moins d’une génération, on parlera de la France comme d’une ancienne grande nation, une ancienne puissance politique, économique, militaire et culturelle ; crevée des suites d’un égalitarisme repentant généralisé.

Il est scientifiquement et humainement nécessaire de regarder l’Histoire en face de ce qu’elle a d’exceptionnel comme dans ce qu’elle a d’atroce. La repentance historique est une stupidité intellectuelle sans nom. C’est un concept chrétien qui s’applique à l’individu (mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa, ça ne vous parle pas ?). Par ailleurs, les générations actuelles et à venir NE SONT PAS responsables du passé. Enfin, il est complètement crétin de juger l’Histoire à l’aune de nos valeurs et de notre morale contemporaine.

Dans son essai brillant, mesuré et argumenté, étayé d’exemples flagrants et de témoignages de personnalités de référence (comme l’avocat et ancien Garde des Sceaux Badinter ou l’historien Emmanuel Le Roy Ladurie), Casali jette sa bouteille à la mer avant que la démagogie et l’inculture généralisées ne mettent un point final à ce qui fut la France.

Chronique à retrouver sur le Salon Littéraire.

Ab hinc… 64

« L’affreux instrument d’abêtissement égalitaire, l’universel nivellement de l’esprit que sont les propagandes, multiplie les idées simplistes aux dépens des idées simples, les deux termes n’étant pas plus synonymes que ceux d’infantile et d’enfantin. Hélas ! Tout le diabolisme du monde moderne est infantile et simpliste à faire crever de rire les Mauvais Anges. La Civilisation Mécanique finira par promener autour de la Terre, dans un fauteuil roulant, une humanité gâteuse et baveuse, retombée en enfance et torchée par les robots. » – Georges Bernanos

La vie sexuelle des super-héros – Marco Mancassola

Voilà ce qui s’appelle casser le mythe ! Oubliez les comics de votre enfance. Les super-héros ont vieilli, ils sont devenus de gentils papys à la retraite. Mais voilà que le meurtre glauque de Robin à Central Park marque le début d’une hécatombe chez nos pseudo-invincibles… Deux frères enquêtent, es qualité d’inspecteur de police judiciaire pour l’un, de journaliste pour l’autre.

Un honnête roman bien écrit, bien ficelé. Tout ce que vous avez rêvé de découvrir en bon voyeur sur vos héros se trouve dedans, souvent en pire… Malgré une extrême fin superflue et décevante, vous passerez un agréable moment en compagnie de Mr Fantastic, Batman et consorts. Idéal pour des vacances sans prise de tête.

Le synopsis de l’édition Folio décrit le récit de la fin d’une civilisation. J’y vois plutôt le récit d’une transition : de l’ère des héros (super ou non), c’est-à-dire de l’ère de l’admiration, à celle des normaux, c’est-à-dire l’ère de l’envie, où il est interdit de penser différemment si ce n’est de penser tout court, où toute tête qui dépasse par son talent ou son art ou son travail doit immédiatement être coupée ou ratiboisée à hauteur. La jalousie a remplacé l’idéal et l’admiration qui permettent à l’individu (on ne peut plus parler de citoyen et je respecte trop les moutons pour tenter la comparaison) de se dépasser et de s’épanouir.

Chronique à retrouver sur le Salon Littéraire.

Ab hinc… 63

« Il faut toujours que ce qui est grand soit attaqué par les petits esprits » – Voltaire

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