Journal d'un caféïnomane insomniaque
mardi novembre 26th 2024

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Lectures – octobre

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  1. L’intégrale Mafalda – Quino
  2. Enfants du diable – Liliana Lazar
  3. Gobe-Mouche – Convard & Dermaut
  4. Pied-de-Bouc – Convard & Dermaut
  5. Le Loriot – Convard & Dermaut
  6. La France contre les robots – Georges Bernanos
  7. Notre-Dame de Paris –  Victor Hugo
  8. La croix des vaches – Convard & Savey
  9. À contre Coran – Jack-Alain Léger
  10. Sang de porc ou la fée verte – Convard & Savey
  11. L’oiseau bleu – Convard & Savey
  12. La toile écarlate – Convard & Savey
  13. Bleu au revoir – Convard & Savey
  14. Merdichesky – Altuna & Trillo
  15. L’emploi est mort, vive le travail ! – Bernard Stiegler
  16. 4 aventures de Spirou – Franquin
  17. Le repaire de la murène – Franquin
  18. Z comme Zorglub – Franquin, Jidehem & Greg
  19. L’ombre du Z – Franquin, Jidehem & Greg
  20. Spirou et les héritiers – Franquin
  21. Les voleurs du marsupilami – Franquin
  22. Le dictateur et le champignon – Franquin
  23. Le nid des marsupilamis – Franquin
  24. Le faiseur d’or – Fournier
  25. Du glucose pour Noémie – Fournier
  26. L’abbaye truquée – Fournier

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« Seul avec soi-même dans un désert ou devant une page blanche, l’aventure n’est le produit ni d’un calcul, ni d’une idéologie. Elle est gratuite, inutile, i-nu-ti-le ! Elle se passe de justification. Elle est sa propre justification. » – Dominique Venner

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Le Petit Roman de la Gastronomie – François Cérésa

petit-roman-gastro    Le Petit Roman de la Gastronomie de François Cérésa est un plaisir de fin gourmet qui se savoure à la hussarde entre mousquetaires de bonne compagnie. Sa gastronomie est au savoir-vivre ce que la littérature est à la production écrite, le nec plus ultra. Si vous n’aviez pas remarqué que gastronomie et littérature appartiennent à la même famille (et quelle famille ! Dumas, Oberlé, Harrison, pour n’en citer que trois chers à mon coeur), ce court roman est écrit pour vous. François Cérésa met les deux cousines à l’honneur, plume alerte, humour féroce, appétit en panache et hommage gourmand aux maîtres-coq de la gastronomie française comme aux gastronomes des arts et lettres.

L’aventure gastronome de François Cérésa nous fait voyager de Bourgogne à Eugénie en passant par Le Lorain ; la rencontre est chaleureuse et la ripaille classieuse avec Guy Savoy, Bernard Loiseau ou Joël Robuchon, liste non-exhaustive. Toujours en bonne compagnie, nous voguons au gré des souvenirs et des amours de l’auteur, pour notre plus grand plaisir. Il faut dire que ce Petit Roman de la Gastronomie met l’eau à la bouche, comme le chantait Gainsbourg. On y rêve de fringales. À l’image de la littérature, la gastronomie est une forme d’érotisme, de jeu de l’amour et du hasard, de désirs apprivoisés et sublimés avant d’être dégustés.

La gastronomie est à la fois une Culture et des cultures. C’est le terroir et l’ouverture, le mariage heureux du cru et des saveurs. Être gastronome, c’est remercier la Nature nourricière en la mettant à l’honneur et en valeur dans l’assiette. Loin de « cette cuisine de petites quantités (qui) s’adresse aux gros portefeuilles (…), (dont) on se demande s’il faut être un spécialiste du noumène et de la mécanique des fluides pour avoir le droit de laper (les) augustes fonds de casseroles« . Lisons François Cérésa et n’oublions pas : « la cuisine, il n’y en a qu’une, la bonne ! » Et ce n’est pas la « cuisine médicolégale à l’usage des Lilliputiens de la ploutocratie« … Bon appétit !

Philippe Rubempré

François Cérésa, Le Petit Roman de la Gastronomie, Éditions du Rocher, 2010, 131 p.

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« Je n’ai rien à voir avec ce système, pas même assez pour m’y opposer. » – Walt Withman

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La Révolution buissonnière – François Jonquères

revolution-buissonniere    Excellente surprise que ce premier roman signé François Jonquères. La Révolution buissonnière ou le destin de François de Llucia (1752-1794), député de l’Assemblée législative, maire de Perpignan, pourfendeur d’Espagnols et un brin coureur de jupons, fin lettré et fier bretteur, le panache en étendard jusqu’au bout ! Ce roman retrace à la fois son parcours et les grandes étapes de la Révolution française dont il fut l’acteur ou le témoin.

François Jonquères, descendant des Llucia, fait ici son entrée en littérature avec un roman historique, inspiré d’un personnage bien réel, qui est aussi un roman d’aventures. La découverte dans la demeure familiale du journal de Llucia ainsi que sa correspondance, en partie publiée dans divers ouvrages et revues historiques, fournissent à l’auteur une matière première au potentiel formidable. Son art est de la façonner en se jouant des codes de genre sans pour autant brouiller les pistes et perdre son lecteur. Sans non plus s’égarer dans une période maintes fois abordée en littérature. Sa Révolution buissonnière, de la dentelle !

Avec brio et non sans humour, François Jonquères narre la vie romanesque de son fougueux ancêtre, nous rappelant ainsi à chaque page qu’il fut un temps où le mot honneur avait un sens. Son narrateur – lui-même ? – s’autorise ici ou là quelques banderilles bien senties quant à notre monde contemporain, surprenantes autant que rafraichissantes. Il n’hésite pas à rendre explicitement hommage aux écrivains qu’il admire, de Choderlos de Laclos, personnage du roman, à Antoine Blondin.

Au coeur de cette période trouble et fondatrice que fut la Révolution française, le panache et les paradoxes apparents de François de Llucia détonnent ! Semper fidelis, à ses valeurs comme à ses amis. Courageux et peu commun à une heure où la bascule à Charlot du bon docteur Guillotin tourne en trois huit !

Avec ce premier roman, François Jonquères invite à un voyage dans le passé, de Perpignan à la Place de la Révolution, faisant revivre à chaque fois l’esprit des lieux et du temps. Cette invitation à l’Aventure rend hommage aux hommes d’honneur et de lettres, et témoigne d’une manière buissonnière, sans manichéisme ni moraline, de cette Révolution encore régulièrement au coeur de nos débats contemporains. Un régal !

Philippe Rubempré

François Jonquères, La Révolution buissonnière, Éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2016, 219 pages.

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