Journal d'un caféïnomane insomniaque
mardi novembre 26th 2024

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Ab hinc… 224

« Elle prononçait ce mot – art – avec une emphase ridicule. Qu’est-ce que l’art aujourd’hui ? Un maelström de convulsions individuelles, une braderie de fantasmes orchestrés par la dérision. Jusqu’à quel point devais-je me sentir solidaire de cette liquidation ? » – Denis Tillinac, Maisons de famille

Le Vieux Saltimbanque – Jim Harrison

vieux-saltimbanque    Big Jim n’est plus. À 78 ans, le palpitant n’a pas suivi. Sa dernière livraison, un retour sur sa vie, à la troisième personne cette fois, pour prendre de la distance avant de retrouver le bistro du bon Dieu… Après ses mémoires fictifs, Wolf, et réels, En Marge (publiés en poche chez 10/18), Jim Harrison pose un troisième et ultime regard sur ce que fut sa vie, dans un récit ramassé en forme de novella, genre qu’il affectionne et maitrise à merveille.

Le Vieux Saltimbanque, comme il se surnomme, est bien présent, fidèle à lui-même. De sa vie, il fait une ouverture sur la Vie, sur l’universel : il est en effet question de vie et de mort, d’amour et de sexe, de gastronomie, de chasse et de pêche, d’alcool et d’excès, de poésie et de littérature… Ou comment ne pas écrire une autobiographie romancée façon autofiction exhibitionniste et geignarde  autant que vulgaire à la sauce Christine Angot ou Catherine Millet. D’un côté, une oeuvre littéraire, celle de Jim Harrison ; de l’autre, l’impudeur au service du tiroir-caisse.

Pour son dernier round sur le ring, Harrison relève le gant avec panache ! Ses ultimes mémoires sont plus percutant encore que En Marge, mémoires qui ont largement contribué à forger la légende de Big Jim. Le Vieux Saltimbanque évoque la vie de l’auteur essentiellement après la publication de ses premiers souvenirs, mais ponctués de retours habillés d’un regard littéraire neuf. Un condensé d’humour et d’émotions nobles qui invitent le lecteur à se replonger dans l’oeuvre de Jim Harrison.

Big Jim tire sa révérence avec classe. Il nous manque déjà…

Philippe Rubempré

Jim Harrison, Le Vieux Saltimbanque, traduit de l’anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent, 2016, 147 p.

Lectures août

  1. Chemin de la Lanterne – Louis Nucera
  2. La sOurce et la sOnde – Bourgeon & Lacroix
  3. Six saisons sur ilO – Bourgeon & Lacroix
  4. Les Fleurs du Mal – Charles Baudelaire
  5. La clé des Confins – Bourgeon & Lacroix
  6. La planète des ombres – J. Brunier
  7. La double lune de Berlin – Bucquoy & Hernu
  8. Le Marin à l’ancre – Bernard Giraudeau
  9. Aïeïa d’Aldaal – Bourgeon & Lacroix
  10. Les couleurs de Marcade – Bourgeon & Lacroix
  11. Les couloirs de l’Entretemps – Bourgeon & Lacroix
  12. Les aubes douces d’Aldalarann – Bourgeon & Lacroix
  13. Le sortilège du bois des brumes – Bourgeon
  14. Splendeurs et misères des courtisanes –  Honoré de Balzac
  15. Les yeux d’étain de la ville glauque – Bourgeon
  16. Le dernier chant des Malaterre – Bourgeon
  17. Face au Drapeau – Jules Verne
  18. Le Roi au-delà de la mer – Jean Raspail
  19. Ça tourne au vinaigre – Frédéric Dard

Ab hinc… 223

« Le passé ne peut pas être entièrement aboli sans assécher de façon inhumaine tout avenir. » – Jean Giono

Ab hinc… 222

« Quand on représente une cause (presque) perdue, il faut sonner de la trompette, sauter sur son cheval et tenter la dernière sortie, faute de quoi l’on meurt de vieillesse triste au fond de la forteresse oubliée que personne n’assiège parce que la vie s’en est allée ailleurs. » – Jean Raspail

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