Journal d'un caféïnomane insomniaque
vendredi avril 26th 2024

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Civilisations perdues – Irving Robbin

De quoi enthousiasmer vos enfants ! Leur donner le goût de l’histoire, de l’archéologie, de la science… et aussi – et surtout – celui de l’Aventure, avec un grand A. Richement illustré – une page couleur, une noir & blanc, à la mode du XXe siècle pas encore finissant -, cet illustré vous transportera de l’Égypte des pharaons aux étranges cités mayas envahies par la jungle, du temple d’Angkor Vat à Herculanum, de l’apogée des grandes cités et civilisations à leur ensevelissement sous les sables, cendres et autres jungles de l’oubli… et leur redécouverte.

Introduit par un essai de définition de ce qu’est l’archéologie (adaptée aux enfants), l’ouvrage se conclut sur les perspectives ouvertes par les travaux archéologiques en cours (en 1972, date de sa publication) et les progrès des techniques scientifiques.

S’adresse à tous les enfants petits et grands (de 7 à 77 ans comme le vante un fameux hebdomadaire), curieux de l’Homme et des hommes, de leur passé et soucieux de leur avenir.

Parce que le futur se bâtit sur les ruines et les leçons du passé ; parce que l’histoire des hommes construit pierre après pierre l’Histoire de l’Homme. Et ça continue !

Le Grand Meaulnes – Alain-Fournier / Bernard Capo

Adapter le Grand Meaulnes en bande-dessinée, une vraie gageure ! Capo a relevé le défi avec une maestria extraordinaire ! Fidèle au roman d’Alain-Fournier, il réussit à vous plonger dans le Berry de la fin du XIXe siècle. On entend le vent dans les arbres, on ressent les rigueurs hivernales… le dessin de Capo est bovarysant au moins autant que sa judicieuse adaptation hommage  de l’oeuvre de cette étoile filante de la Littérature française.

La bande-dessinée s’accompagne d’un court dossier sur le roman poulidor du Goncourt 1913, rédigé par l’ayant-droit d’Alain-Fournier. Dossier très intéressant, dense et intelligemment illustré par Capo.

Un très agréable ouvrage d’art pour les lecteurs d’Alain-Fournier ; Une magnifique invitation pour les autres à découvrir Le Grand Meaulnes

Ab hinc… 71

« C’est dans le rapport à autrui qu’on prend conscience de soi ; c’est bien ce qui rend le rapport à autrui insupportable » – Michel Houellebecq

Requiem pour une avant-garde – Benoît Duteurtre

Bien que très modéré dans sa forme, une forme absolument anti-manichéenne, cet essai fut l’objet d’un scandale sans nom. Et des ignominies propres à Homo Festivus ; au premier chef desquelles l’inévitable reductio ad hitlerum. Une musicologue parait-il de renom, Anne Rey pour ne pas la citer, a comparé dans (ce qui ose s’appeler un quotidien d’informations) Le Monde l’auteur Benoît Duteurtre à Robert Faurisson. Extêmement classe et tout à fait approprié considérant qu’il s’agit d’un essai sur la musique contemporaine, certes critique envers Boulez, mais jamais insultant. D’Anne Rey nous ne dirons rien. Tout le monde l’a oubliée et son décès lui interdisant toute réponse, il serait indélicat pour ne pas dire plus de l’accabler.

Suis-je en accord avec la thèse de Duteurtre ? Peu importe, je ne suis pas suffisamment compétent sur la question pour formuler un avis tranché ; ce dont je me garderai bien. En revanche, l’argumentation est convaincante pour le profane que je suis.

Qu’on soit en accord ou pas avec les thèses développées et les exemples choisis, cet essai est honorable et respectueux, sans concession et constructif. En aucun cas l’auteur ne méritait les bordées d’injures reçues (le constat est là, essentiellement de la part de cette gauche dite « caviar »). Il eut mérité une critique argument contre argument, exemple contre exemple ; comme il se pratique – ou devrait se pratiquer – entre humanistes (au sens Renaissance du terme), entre gens raisonnables et cultivés. À l’instar de la tribune publiée dans Le Monde, un certain nombre de critiques ressemblent à un autodafé à l’encontre de celui qui a osé émettre un soupçon de critique sur ce génie de droit divin qu’est supposé être Boulez sans contestation possible (Boulez qui ne s’est jamais gêné pour insulter avec une violence extrême ses contemporains). Bien entendu, toute cette gabegie s’est inscrite dans le noble combat pour les droits de l’homme, au nom de la liberté d’expression et du progrès, contre les monstres rampants du conservatisme, du fascisme et du nazisme.

Il est désolant et inquiétant de constater encore aujourd’hui que pour une certaine gauche, tout ce qui est quelque peu en désaccord avec ses thèses, tout ce qui émet un doute, une question ou une critique, rime avec fascisme, au pire avec nazisme, au mieux avec ringardisme… L’actualité sociétale récente en témoigne. Excellente manière de tuer le débat, la pensée, la démocratie et la liberté. Depuis la parution de l’essai de Duteurtre, cette gauche (et non pas la gauche en général) n’a fait que progresser dans son rayonnement médiatique.

On vous aura prévenu…

Ab hinc… 70

« L’indignation est le déplaisir que nous cause l’idée du succès de celui que nous en jugeons indigne » – Stendhal

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