Journal d'un caféïnomane insomniaque
vendredi novembre 22nd 2024

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Ab hinc… 353

« Les sociétés humaines ne connaissent et ne connaîtront par essence que deux régimes : la monarchie et l’oligarchie, c’est-à-dire le pouvoir d’un ou le pouvoir d’une caste. L’ogre, ou l’hydre. Tout, de la démocratie au totalitarisme, ne relève que de ces deux modalités. La IIIe République était une oligarchie ; le IIIe Reich une monarchie. Les contingences politiques et les duperies des puissants font le reste. » – Mathias Kessler

Ab hinc… 352

« Le stalinisme, c’est le massacre de l’homme par l’homme, le trotskisme, c’est le contraire. » – Patrick Gofman

L’Orbe – Marc Obregon

Qu’est-ce que l’Orbe ? Le premier roman de Marc Obregon. Certes. Mais encore ? Une organisation secrète ? Une entreprise privée du grand capitalisme mondialisé ? Un État totalitaire ? Une pandémie ? Tout cela à la fois, et rien de cela en même temps ?

L’Orbe est une fable fantastique, plus une anticipation qu’un roman de science-fiction, œuvre d’un romancier faisant profession de journaliste dans une presse dite « d’extrême-droite » par les idéologues, ignorants et autres analphabètes (qui seront bien emmerdés le jour où l’Extrême-Droite, la Vraie, pointera son museau), amoureux de nos libertés, amoureux de sa liberté, amoureux de La Liberté. L’Orbe, roman paru en décembre 2021, nous rappelle à chaque instant que si elle n’est qu’un roman, le cauchemar ne demande qu’à devenir réalité…

Écrit en pleine pandémie de covid déclinante, L’Orbe s’inspire à la fois des dérives liberticides de la politique sanitaire macroniste et des velléités de changer le monde de sociétés ou d’êtres aussi évidemment méprisables que George Soros et son Open Society ou Klaus Schwab et son Great Reset (évoquer simplement ce dernier vous valait taxation de complotiste dans les médias de grand chemin, quand bien même il s’agit du titre du propre livre de Schwab… voilà qui en dit long sur les médias de masse et leur probité).

L’Orbe raconte l’histoire de Tristan. L’Orbe narre l’histoire de Violette. La tarentule Obregon vous emprisonne dès les premières lignes et tisse sa toile autour de vous, embarquement destination inconnue au fil de quelque 160 pages baroques, s’outrant parfois jusqu’au rococo… L’auteur tricote les parcours de Violette et Tristan entre réalité et fantasme, disposant des repères bien réels comme autant de banderilles piquant le lecteur (qui se dit déjà avoir vécu cela) et sa réflexion (et si cela recommence ? Comment réagir ? Se coucher et obéir ? Résister ? Mais à qui ? À quoi ? Peut-on empêcher cela?).

L’avenir esquissé par Marc Obregon dans ce premier roman est effrayant à double titre : d’une part, il signe la fin de la démocratie et des libertés telles que nous les connaissons depuis 1945 au profit d’un totalitarisme à la puissance technologique inédite ; d’autre part, il a déjà commencé…

Philippe Rubempré

Marc Obregon, L’Orbe, Les Éditions du Verbe Haut, 2021, 169p.

Catalogue d’un exilé – Falmarès

À Jessica, Mathilde, Vanessa, mille mercis pour la découverte. À Jean-Luc Bansard, qui a l’honneur de mettre ses actes en cohérence avec ses convictions.

Falmarès est un jeune poète guinéen poursuivant ses études à Nantes après avoir échoué en Italie, puis en France. Il s’est déjà fait un nom dans le monde relativement clos de la poésie contemporaine. Annonçons de suite la couleur : à aucun moment il n’est question, dans ce recueil aux thèmes pourtant graves, de jérémiades à la sauce « je suis un pauvre migrant, je suis une victime, donnez donnez donnez moi, gnia gnia gnia gnia » ou autres caricatures dégoulinantes de cette espèce. Ce Catalogue d’un exilé aspire à l’universel.

Falmarès nous offre une poésie élogieuse ; il salue, célèbre, honore, ici ses maîtres Rimbaud, Hugo, Césaire, ou Senghor (dont on respire l’influence), là son pays d’accueil la France, ses hôtes, ses amours, Paris, la Guinée, Conakry, sa famille. Il poétise l’exil dans toute sa tragédie intime et collective sans jamais pleurnicher ni pontifier. En notre sinistre époque, cela relève de la gageure !

Le poète chausse ses semelles de vent pour distiller sa nostalgie, sa mélancolie, et aussi sa joie, son esprit de fraternité, sa profonde reconnaissance et ses admirations, sa capacité d’émerveillement si rafraîchissante !

Vous aurez compris que j’ai été séduit par la plume de Falmarès. Par sa poésie simple sans être simpliste, humaine et accessible sans céder à la facilité, ce « Réfugié poétique », comme l’ont surnommé ses hôtes bretons, ouvre les portes de l’Universel. Falmarès est guinéen ; il aurait pu être breton ou américain. Une plume à découvrir.

Philippe Rubempré

Falmarès, Catalogue d’un exilé, préface de Nimrod, Flammarion, octobre 2023, 262 p.

La Furia hors-série : le meilleur de Marsault dégoupille notre société !

Ça pique, c’est violent, ce n’est pas politiquement correct du tout… et c’est ça qu’est bon ! La Furia sort son premier hors-série, un best-of évidemment consacré à son directeur artistique, le dessinateur Marsault, que nous apprécions et défendons, comme nous l’avons fait ici, ou encore . Sans oublier son dernier bébé, scénarisé par l’inénarrable Papacito, chroniqué ici.

Si vous ne le connaissez pas, découvrez son trait et son humour acérés, osez ce Gotlib droitard assumé, sans haine mais à la violence dessinée. Une saine catharsis qui vous évitera de devenir con, dans une époque où il est si aisé (voire encouragé) de franchir les bornes de la limite…

Pour 12.90€, soit moins cher qu’un album classique de bande-dessinée, offrez-vous (ou offrez tout court) quelque 130 pages de Marsault revigorantes pour le cœur comme pour la tête. Un whisky bien tassé, sans risque de cirrhose, qui plus est !

Philippe Rubempré

La Furia, Hors-série #1 « Best-of Marsault », novembre 2023, avec la participation de Laura Magné, Papacito, Obertone, Cordell, Germain.

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