Journal d'un caféïnomane insomniaque
mercredi avril 23rd 2025

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Un été chaud et humide – Elise Bourque

Un roman « chaud » venu du froid. L’érotisme à l’accent de la Belle Province. Erotisme car différence, confrontation, conflit, inégalité. Des sexes, des âges, des lieux. Un petit roman pas aussi anodin ou innocent qu’il ne pourrait paraître de prime abord. L’histoire : elle n’est pas que le simple prétexte au classique enchaînement fellation – con – sodo des romans pornos à deux sous – même si les scènes excitantes sont présentes. Il s’agit en quelque sorte d’une roman initiatique, initiation d’un jeune homme par les femmes, mûres ou non. Tous les questionnements du passage à l’âge adulte se sont donnés rendez-vous sous la plume d’Elise Bourque. Le titre, qui n’est pas sans rappeler la collection Harlequin, est trompeur. Il y a de la négativité dans ce livre, c’est une oeuvre de contradictions ; tout n’est pas linéaire, humaniste, politically correct. La nature humaine étant ce qu’elle est, l’auteur – consciemment ou non – la respecte dans le sens ou elle ne cherche pas à faire de ses personnages des êtres acceptables par nos sociétés aseptisées et de plus en plus liberticides au nom de la liberté.

Une agréable surprise dans la marée de productions pseudo-érotiques bas de gamme.

Ab hinc… 53

« Dans un régime de contrôle on en a jamais fini avec rien »- Gilles Deleuze

Ab hinc… 52

« L’artiste peut se permettre de dire des choses difficiles à dire pour ceux ont une responsabilité politique. On a besoin d’une dose d’utopie. Or, le monde n’est pas suffisamment pensé. Beaucoup de choses se fait par habitude ou par paresse. Elles mériteraient d’être repensées, parfois par des personnes non liées aux contraintes de la réalité, comme les artistes. » – Amin Maalouf

Passer la nuit – Marine de Van

Pour être honnête, nous nous attendions à partager une expérience insomniaque. Ce fut une expérience, partagée certes, de doute, d’ennui, de questionnements intimes, voire de dépression. Que se passe-t-il dans ce livre ? Pour ainsi dire, rien. Un morceau de vie inutile d’une personne se sentant, se pensant et se vivant inutile.

Plusieurs de ces non-épisodes vécus – ou de ces moments de vie non vécue – nous ont laissé un amer goût de déjà vécu. Ce livre est une curiosité pour psychanalyste ou psychologue ; il emmerdera les heureux bons vivants – pire encore, il leur fera pitié ; il poussera au suicide les dépressifs ; il dépressivera les déprimés.

Marina de Van est une réalisatrice de cinéma que nous n’avons pas l’heur de connaître en tant que telle. Son incursion dans l’écrit romanesque est un succès du point de vue linguistique ; avec prétention j’ajouterai du point de vue littéraire. La force négative de ce livre est à la hauteur de la « positive attitude »  imposée à tout un chacun sommé de réussite professionnelle, familiale et sociale… sous peine de mort.

Chronique à retrouver sur le Salon Littéraire.

Ab hinc… 51

« Faute de penser la morale, on moralise la pensée » – Philippe Muray

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