Lectures juillet
- Figures qui bougent un peu – James Sacré
- Oh ! Giovanna ! – Giovanna Casotto
- Giovanna ! Si ! – Giovanna Casotto
- Giovanna ! Ah ! – Giovanna Casotto
- L’Épuration ou la fin d’un monde – Pierre Gillieth
- Giovannissima ! – Giovanna Casotto
- Les infortunes contemporaines de la démocratie – Chantal Delsol
- Giovannissima ! #3 – Giovanna Casotto
- Giovannissima ! #4 – Giovanna Casotto
- Une heure avec… – Pierre Gillieth
- Zazie sans faute, la championne des mots difficiles – Anne-Marie Gaignard, Jérôme Derache, Gao
- Une moto pour Barbara – Saint-Loup
- La journée d’un journaliste américain en 2889 – Jules Verne
- Celui qui attend – Ray Bradbury
- L’Éclat du phénix – Ray Bradbury
- Fin de planète – Claude Farrère
- Cycle de survie – Richard Matheson
- Le Passe-muraille – Marcel Aymé
- Le Nez – Nicolas Gogol
- Girl next door – Mapp
- Le Manteau – Nicolas Gogol
- La Métamorphose – Franz Kafka
- Le Horla – Guy de Maupassant
- Langelot contre six – Lieutenant X (Vladimir Volkoff)
- Jeunesse – Joseph Conrad
- Ménagères en chaleur – Armas
- Apologie du Méchant – Collectif, à l’initiative de Pierre Gillieth
- L’Arlésienne – Alphonse Daudet
- Le Phare des Sanguinaires – Alphonse Daudet
- L’Homme qui plantait des arbres – Jean Giono
Une Lecture – Roland Cailleux
Bruno Quentin est un entrepreneur heureux, qui gère le magasin de verrerie familial, en veillant sur les études de son jeune frère Gérard, entre sa maîtresse, Dora, une comédienne, et son ami Armand, professeur de lettres quelque peu original. Jusqu’au jour où il se découvre tuberculeux et doit abandonner affaires, famille et dulcinée pour se soigner à Grasse, dans le Sud. C’est là qu’il entame la lecture d’À La Recherche du Temps perdu, de Marcel Proust, dont il avait aperçut un volume sur un guéridon chez son amante. Dès lors, la vie de Bruno est bouleversée…
Nous suivons donc Bruno dans ses pérégrinations curatives et proustiennes. Roland Cailleux nous offre là, à travers la voix et les conversations de son héros, à la fois une introspection du personnage et une lecture complète du roman-fleuve de Proust ; d’où le titre de son roman, Une Lecture, qui procède de « l’influence de Proust sur un marchand de verrerie », ainsi que le note Alexandre Vialatte. Ce dernier tape juste en écrivant dans sa préface que « Cailleux est un grand écrivain », qui « a fait tenir tout Proust [dans Une Lecture] , comme un grand pardessus dans une petite valise. »
Si vous êtes déjà lecteur de Marcel Proust, vous trouverez avec Une Lecture un contrepoint de grand style à votre propre vécu littéraire ; si, au contraire, À la Recherche du Temps perdu est pour vous une lecture intimidante, voire rebutante – sa longueur, ses phrases réputées interminables… – alors le roman de Roland Cailleux peut vous offrir une porte d’entrée, un sésame pour appréhender Proust, une véritable invitation à plonger dans son œuvre.
Avec Une Lecture, Roland Cailleux, écrivain injustement méconnu, décédé en 1980, signe un chef d’œuvre véritable – et ici (pour une fois), l’expression n’est en rien galvaudée !
Philippe Rubempré
Roland Cailleux, Une Lecture, préface d’Alexandre Vialatte, [Éditions Gallimard, 1948], Motifs, 2007, 477p.
Ab hinc… 379
« Le mal, c’est l’impatience du bien. » – Tertullien
Éloge du duel – Bernard Lugan
« Ayant donc compris qu’il était inutile de continuer à enrichir la basoche en intentant des actions en justice, je me suis alors tourné vers le duel. Car, qu’on le veuille ou non, ce dernier est en effet le moyen le plus rapide, le plus efficace et le moins onéreux de rendre enfin prudents plumitifs stipendiés, acrobates du micro, butors de la sous-culture et baises-cul de l’idéologie dominante. »
Bernard Lugan, p. 12.
Nous connaissions Bernard Lugan africaniste, expert près le tribunal pénal international pour le Rwanda, pour sa plume mousquetaire et son style… inimitable ! Le voici de retour, es qualité de Président-fondateur de l’Association pour le rétablissement du duel en matière de presse (ARDMP), cofondée avec l’écrivain Vladimir Volkoff et l’historien Dominique Venner, qui nous livre un jubilatoire Éloge du duel, judicieusement sous-titré « L’honneur au-dessus de la vie », qui tient à la fois de l’histoire, de l’éloge et du plaidoyer.
En quelque 150 pages (bibliographie incluse), Bernard Lugan rétablit ce qu’est et ce que n’est pas le duel, explique les différences essentielles entre duel à l’épée ou au sabre et duel au pistolet, et en expose la philosophie. Loin d’être barbare ou cruelle, la philosophie du duel s’avère aristocratique au sens étymologique du terme, le courage au service de l’honneur, deux vertus en déperdition aujourd’hui. L’auteur brosse l’histoire épique du duel à travers de nombreux exemples célèbres et/ou édifiants, et des portraits de duellistes de chair et de plume fameux (Cyrano, Jarnac, Blum, Maurras, Alexandre Dumas, Clemenceau, Gaston Deferre…), magnifiés par sa truculence et son sens de la formule.
Non sans une ironie malicieuse, Lugan conclut son essai par une lettre adressée au Ministre de l’Éducation nationale, copie au Gardes des Sceaux, dans laquelle il propose ni plus ni moins de « rendre obligatoire, et naturellement éliminatoire, l’enseignement du combat à l’épée et au sabre dans les écoles de journalisme », l’auteur considérant en effet, au vu de la crise de la presse actuelle, amenée à s’amplifier, qu’« au-delà de son aspect apparemment insolite, une telle discipline, à la fois hautement formatrice et directement pédagogique, permettrait indubitablement de désengorger en amont les salles de rédaction emplies de nombreux fats présomptueux ». Sans compter les économies de temps et d’argent pour la Justice française, qui souffre tant de leur manque depuis tant d’années…
Avec son Éloge du duel, Bernard Lugan s’offre – et nous offre – un véritable pied-de-nez à notre époque où la victime s’est érigée en reine… (du moins jusqu’à ce qu’une victime plus victime qu’elle lui pique sa place en la renvoyant dans le camp des bourreaux et des inénarrables et pavloviennes Z-heures-les-plus-sombres).
Philippe Rubempré
Bernard Lugan, Éloge du duel. L’honneur au-dessus de la vie, Éditions de la Nouvelle Librairie, 2023, 153 p.
Ab hinc… 378 – Dédicace aux tartuffes contemporains, trop nombreux pour être cités…
… et qui ne méritent aucune publicité.
Ils (et elles, of course) se reconnaîtront. Ph. R.
« Si vous croyez en la liberté d’expression, vous croyez alors dans la liberté de parole pour les opinions qui vous déplaisent également. Goebbels était en faveur de la liberté de parole pour les opinions qu’il aimait… Staline, de même. » – Noam Chomsky