Journal d'un caféïnomane insomniaque
vendredi avril 26th 2024

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Ab hinc… 364

« Si la littérature d’une nation décline, cette nation s’atrophie et périclite. » – Ezra Pound

Ab hinc… 363

Osons l’anachronisme : Jaurès met en PLS et les pédagogos à la sauce Meirieu, et les (révi)wokistes de tout poil… on apprécie, et on savoure !

Jaurès par Nadar, 1904.

« Je trouve médiocres les hommes qui ne savent pas reconnaître dans le présent la force accumulée des grandeurs du passé et le gage des grandeurs de l’avenir. […] Glorifions le présent, mais avec mesure, avec sobriété, avec modestie ! Ce qu’il faut, c’est ne pas juger toujours, juger tout le temps. Chaque époque doit être jugée en elle-même, dans ses moyens d’action et dans son enchaînement naturel. C’est ainsi que les enfants apprendront à connaître la France, la vraie France, la France qui n’est pas résumée dans une époque et dans un jour […] mais la France qui est tout entière dans la succession de ses jours, de ses nuits, de ses aurores, de ses crépuscules, de ses montées, de ses chutes, et qui, à travers toutes ces ombres mêlées, toutes ces vicissitudes, s’en va vers une pleine clarté qu’elle n’a pas encore atteinte, mais dont le pressentiment est dans sa pensée. » –

Jean Jaurès, cité in Bruno de Cessole, Le sceptre et la plume, Perrin, 2023.

À rebrousse-pages – François Jonquères

Nous le savions avocat, secrétaire général du Prix des Hussards, romancier… Voici François Jonquères chroniqueur à rebrousse-pages

Quoique s’essayant à un exercice différent, l’auteur de ces chroniques s’identifie par son style entre piques, calembours et autodérision. Ainsi, dès la couverture, Jonquères affirme que ses chroniques sont « inutiles », avant d’ouvrir sur une première partie (le recueil en compte quatre) toute en « Auteurs de vue ». Semper fidelis, le chroniqueur salue ses écrivains de cœur, Hussards bien entendu, mais aussi Marcel Aymé, Alexandre Dumas, l’inénarrable Alphonse Allais ou le contemporain Philippe Lacoche.

En bon original, François Jonquères annonce son objectif en fin d’ouvrage, p. 185 pour être précis : « Ce recueil n’a d’autres vertus que de vous inviter à découvrir de formidables livres avant la disparition de l’imprimerie ». Force est de constater sa réussite comme son (relatif) échec (non, rassurez-vous, je ne déroge pas dans le « en même temps »). Réussite, car en honorant les légendes (d’Errol Flynn sous la plume de Cérésa au Sacré Graal), en encourageant la jeunesse (Olivier Amiel ou le facétieux Philibert Humm), en rendant hommage aux glorieux anciens (Rabelais et Raspail, sabre au clair !) ou en peignant notre (im)monde vu depuis son fauteuil, Jonquères nous insuffle une furieuse envie de lire ou de relire, de nous aventurer en bon « globe-lecteur » ou de nous encanailler, gastronome, dans l’érotisme et le libertinage à la française : « tout-est-il bon dans le cochon ? », interroge-t-il.

Réussite aussi par la justesse du propos. Ainsi, et pour ne retenir qu’un exemple : « À quoi comprenez-vous que vous êtes réactionnaire ? Il y a des livres partout, dans chaque pièce, à droite, à gauche, de droite et de gauche d’ailleurs, ce qui vaut certificat de reconnaissance et pedigree en majesté ». Diantre ! Alors, je suis réac ! Et sans doute quelques autres avec moi qui en seraient les premiers surpris. Enfin, va pour réactionnaire, mais alors tendance mousquetaire !

Échec (relatif), ai-je écrit plus haut… pour le portefeuille, à n’en pas douter si, comme bibi, votre capacité de résistance à l’appel de la forêt transfigurée en livre est proche du néant absolu.

Philippe Rubempré

François Jonquères, À Rebrousse-pages. Chroniques inutiles, Coll. « Au marbre », Éditions La Thébaïde, 2023, 188 p.

Ab hinc… 362

« Il n’y a pas d’intelligence sans liberté, sans solitude, et sans courage. » – Jacques Laurent

Ab hinc… 361

« […] l’anarchie, c’est l’arbitraire de la rue, et l’arbitraire, c’est l’anarchie du pouvoir. » – Victor Hugo

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