Journal d'un caféïnomane insomniaque
jeudi avril 18th 2024

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Lectures décembre

  1. Le dernier Espadon – Jean Van Hamme / Teun Berserik – Peter Von Dongen, d’après E. P. Jacobs
  2. Le ghetto intérieur – Santiago H. Amigorena
  3. Le Tour du monde en 80 jours – Jules Verne
  4. Sans filtre. L’intégrale – Marsault
  5. Keep up the good work, Charlie Brown ! – Charles M. Schulz
  6. Tous les Hommes du Roi – Robert Penn Warren
  7. Comment lire – Ezra Pound
  8. Mademoiselle Baudelaire – Yslaire
  9. Corto Maltese # Les Éthiopiques – Hugo Pratt
  10. Pays réels – Mathias Kessler
  11. Cas de conscience pour le Hussard – Aristide Leucate

Le Procès Tintin – Martin Peltier

À l’heure où sont rééditées les premières aventures de Tintin en coffret, agrémentées des précautions d’usage pour fragiles incultes et/ou idéologisés, les éditions du Verbe Haut, dont je veux ici saluer le travail, et leur âme, Sylvain Durain, ont l’excellente idée de publier un charmant petit essai de Martin Peltier, Le Procès Tintin. Cet ouvrage malin fait dialoguer sous la houlette de son auteur Pimpin et Bilou, alter egos de Tintin et Milou – nécessité due à la grâce du Saint-Fric sonnant et trébuchant cher au gigolo de la veuve.

Par ce biais, se jouant des procès en droit à l’image ou pour tout autre excuse permettant aux ex-éditions Moulinsart de garder une main-mise tyrannique sur tout ce qui touche à Tintin et son univers – quand bien même Tintin, de mon humble point de vue, de part son succès universel jamais démenti par delà les scandales pré-fabriqués, appartient au patrimoine de l’Humanité –, Martin Peltier explore les 23 albums d’Hergé, les polémiques, leurs thématiques variées, de la place des femmes au racisme et au colonialisme en passant par la religion ou l’aventure… Peltier réussit son pari, et donne envie au tintinophile que je suis de relire Tintin et de le redécouvrir dans toute son actualité.

Par ailleurs, Martin Peltier rend justice à Hergé, et fait un sort aux polémiques vaines et malsaines l’accablant, y compris post-mortem, la plupart du temps de façon a minima exagérée quand ce n’est pas purement et simplement injustifiée.

Autant de raisons de se procurer ce charmant Procès Tintin pour faire découvrir l’œuvre d’Hergé aux jeunes générations et la faire redécouvrir aux plus anciennes, de 7 à 77 ans.

Philippe Rubempré

Martin Peltier, Le procès Tintin, Les Éditions du Verbe Haut, 2023, 145p.

Ab hinc… 353

« Les sociétés humaines ne connaissent et ne connaîtront par essence que deux régimes : la monarchie et l’oligarchie, c’est-à-dire le pouvoir d’un ou le pouvoir d’une caste. L’ogre, ou l’hydre. Tout, de la démocratie au totalitarisme, ne relève que de ces deux modalités. La IIIe République était une oligarchie ; le IIIe Reich une monarchie. Les contingences politiques et les duperies des puissants font le reste. » – Mathias Kessler

Ab hinc… 352

« Le stalinisme, c’est le massacre de l’homme par l’homme, le trotskisme, c’est le contraire. » – Patrick Gofman

L’Orbe – Marc Obregon

Qu’est-ce que l’Orbe ? Le premier roman de Marc Obregon. Certes. Mais encore ? Une organisation secrète ? Une entreprise privée du grand capitalisme mondialisé ? Un État totalitaire ? Une pandémie ? Tout cela à la fois, et rien de cela en même temps ?

L’Orbe est une fable fantastique, plus une anticipation qu’un roman de science-fiction, œuvre d’un romancier faisant profession de journaliste dans une presse dite « d’extrême-droite » par les idéologues, ignorants et autres analphabètes (qui seront bien emmerdés le jour où l’Extrême-Droite, la Vraie, pointera son museau), amoureux de nos libertés, amoureux de sa liberté, amoureux de La Liberté. L’Orbe, roman paru en décembre 2021, nous rappelle à chaque instant que si elle n’est qu’un roman, le cauchemar ne demande qu’à devenir réalité…

Écrit en pleine pandémie de covid déclinante, L’Orbe s’inspire à la fois des dérives liberticides de la politique sanitaire macroniste et des velléités de changer le monde de sociétés ou d’êtres aussi évidemment méprisables que George Soros et son Open Society ou Klaus Schwab et son Great Reset (évoquer simplement ce dernier vous valait taxation de complotiste dans les médias de grand chemin, quand bien même il s’agit du titre du propre livre de Schwab… voilà qui en dit long sur les médias de masse et leur probité).

L’Orbe raconte l’histoire de Tristan. L’Orbe narre l’histoire de Violette. La tarentule Obregon vous emprisonne dès les premières lignes et tisse sa toile autour de vous, embarquement destination inconnue au fil de quelque 160 pages baroques, s’outrant parfois jusqu’au rococo… L’auteur tricote les parcours de Violette et Tristan entre réalité et fantasme, disposant des repères bien réels comme autant de banderilles piquant le lecteur (qui se dit déjà avoir vécu cela) et sa réflexion (et si cela recommence ? Comment réagir ? Se coucher et obéir ? Résister ? Mais à qui ? À quoi ? Peut-on empêcher cela?).

L’avenir esquissé par Marc Obregon dans ce premier roman est effrayant à double titre : d’une part, il signe la fin de la démocratie et des libertés telles que nous les connaissons depuis 1945 au profit d’un totalitarisme à la puissance technologique inédite ; d’autre part, il a déjà commencé…

Philippe Rubempré

Marc Obregon, L’Orbe, Les Éditions du Verbe Haut, 2021, 169p.

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