Journal d'un caféïnomane insomniaque
mercredi avril 2nd 2025

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Introït

On n’écrit pas parce qu’on a quelque chose à dire mais parce qu’on a envie de dire quelque chose.

E.M. Cioran, Ébauches de vertige, 1979.

 

Ab hinc… 390

« Tant que les ambitieux et les intrigants trouveront dans les perturbations sociales le moyen légal et facile de pénétrer dans les assemblées et les ministères, les lois mêmes seront forgées en vue de provoquer et faciliter ces perturbations. » – Charles Maurras

Apologie de la Salope

« Je suis dure, je suis ambitieuse et je sais exactement ce que je veux. Tant pis si je passe pour une salope. »

Madonna

En novembre 2023, les éditions Auda Isarn faisaient paraître une réjouissante Apologie du Méchant, réunissant un collectif d’auteurs (entre autres, parmi ceux que nous apprécions, Arnaud Bordes, Alain Sanders, Xavier Eman ou Pierre Gillieth) redonnant vie à des antihéros de légende, tels Olrick1, le Dr Mabuse2 ou l’Ombre Jaune3. Les mêmes éditions viennent de publier le pendant féminin de ce premier opus, Apologie de la Salope, convoquant les écrivains Philippe Randa, Pierric Guittaut, Pierre Gillieth, Denice Dildo, Bruno Favrit et Claude Marion pour saluer la Salope majuscule, entendez la garce, la vénéneuse, la femme fatale… Il n’est pas question ici de lecture à une main.

Les six nouvelles de ce recueil mettent donc en scène de véritables salopes, des garces qui évoquent le cinéma américain des années 1940-1950, qui fleurent bon le roman noir ou un certain cinéma français période noir & blanc ((re)voyez Voici le temps des assassins, de Julien Duvivier, avec Jean Gabin et Danielle Delorme, quintessence de la salope dans ce rôle tragique).

En ces temps sinistres pour la création, l’humour et la liberté, ces nouvelles rassérènent et enchantent, même si elles peuvent prendre un tour angoissant… Ainsi, la Salope-alpha, de Denice Dildo, qui concrétise un monde tombé aux mains des néo-féministes…

Philippe Rubempré

Collectif, Apologie de la Salope, Éditions Auda Isarn, décembre 2024, 100 p.

Philippe Randa, Sapho Gang ; Pierric Guittaut, Nelly chérie ; Pierre Gillieth, Backflip au-dessus du chaos ; Denice Dildo, Salope-alpha ; Bruno Favrit, La Salope écarlate ; Claude Marion, La transfiguration de Sandrine Rousseau en œuvre d’art.

1Éternel ennemi de Blake et Mortimer, héros créés par Edgar P. Jacobs.

2Créé par le romancier Norbert Jacques, Mabuse est passé à la postérité avec les films de Fritz Lang.

3Le génie du Mal mongol qui croise régulièrement la route de Bob Morane et Bill Ballantine, héros créés par Henri Vernes.

Lectures février

  1. L’Éveil des consciences ou comment devenir un homme libre #1 – Frédéric Delavier
  2. Eragon – Christopher Paolini
  3. Bordel de Dieu – Marsault
  4. BREUM #4 Sur ta mère comme au ciel – Marsault
  5. Taram et le chaudron magique – Walt Disney
  6. BREUM #5 Ça va bien s’passer – Marsault
  7. Avant que la mémoire s’efface – Olivier de Kersauson
  8. Mr Mastermind #1 À la poursuite d’Olga – Franco Saudelli
  9. Le dernier homme – Margaret Atwood
  10. Nuits interdites – Fred Lass
  11. 666 #1 Ante demonium – Froideval & Tacito
  12. 666 #2 Allegro demonio – Froideval & Tacito
  13. 666 #3 Demonio fortissimo – Froideval & Tacito
  14. 666 #4 Lilith Imperatrix mundi – Froideval & Tacito
  15. 666 #5 Atomik requiem – Froideval & Tacito
  16. 666 #6 Ite missa est – Froideval & Tacito
  17. La Muse rouge – Véronique de Haas
  18. La Vie comme une course de chars à voile – Dominique Douay
  19. Schoolgirls – Nill (dessins complémentaires Doni)
  20. L’Éveil des consciences II Pensées pour moi-même et pour les autres – Frédéric Delavier
  21. La Blonde #1 Double coup – Franco Saudelli
  22. L’Hydre jamais ne faiblit – Antoine Zwicky
  23. Kiff #2 Félines & perverses – Max Sulfur
  24. Que faire ? Vivre avec le déclin de l’Europe – David Engels
  25. Twenty #1 – Erich Von Gotha
  26. Le Directeur – Coq
  27. La Secrétaire – Coq

Le français, parlons-en ! – Boualem Sansal

Brillante défense et illustration de la langue (mais aussi de la culture, de la civilisation) française(s) par l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. À l’heure où je rédige cette chroniculette, Sansal est détenu depuis le 16 novembre 2024 dans les geôles du régime algérien pour sa plume et ses idées.

« Revenons en France où la vie coulait au rythme de ses fleuves et de ses rivières. La langue était une profession de foi et une méthode infaillible de reconnaissance. C’était par elle et par ce qu’elle véhiculait de trésors et recelait d’armes tant défensives qu’offensives qu’on organisait et défendait sa vie, son territoire, l’intimité de sa famille, sa généalogie, son patrimoine, ses recettes de cuisine et ses tours de main, bref l’art et la manière de vivre jalousement et égoïstement en son paradis. »

Boualem Sansal, op. cit., p. 165-166.

Il semble que la veulerie de l’État français pour défendre notre compatriote Sansal se justifie dans sa velléité de censure illustrée (encore hier 19 février 2025) par l’interdiction politique des médias qui n’ont pas l’heur de plaire à la caste dirigeante… Sans grande réaction populaire. Hélas.

Philippe Rubempré

Boualem Sansal, Le français, parlons-en !, Les éditions du Cerf, 2024, 187 p.

Ab hinc… 389

« Avec le stress et la peur à dose forte sur une longue durée, plus l’enfermement dans un quotidien devenu misérable et honteux, les croyances changent, le physique aussi… ça parait évident, non… Je crois que nous devrions organiser des meetings pour sensibiliser nos concitoyens… ils doivent veiller sur leurs convictions d’hommes libres comme sur la prunelle de leurs yeux… c’est ça qui assure notre intégrité et qui nous tient debout… sinon un matin, ils se réveilleront dans la peau de ces gens ou dans la carapace d’une blatte… » – Boualem Sansal, Le Train d’Erlingen ou la métamorphose de Dieu.

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