Journal d'un caféïnomane insomniaque
samedi avril 12th 2025

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Kaputt – Curzio MALAPARTE

Malaparte, après quelques ennuis avec les autorités fascistes, fut officier italien sur différents fronts à l’Est, pendant la dernière Guerre mondiale. Détaché auprès des Allemands. Kaputt, c’est le récit de sa guerre.

Ce qui frappe ce sont les odeurs. Elles sont âpres, elles décantent de putréfaction et de poudre. Malaparte écrit beaucoup sur les odeurs, et les odeurs vous prennent à la gorge. Inextricablement vissées à votre larynx. Suffocantes.

Pourtant j’ai le sentiment que Malaparte narre son expérience comme une maman raconte une histoire à son gamin pour l’endormir. Je veux dire dans la manière, pas sur le fond. Et l’horreur de ce qui est raconté n’en est que plus dérangeante. Terrible comme un coup de massue asséné par traitrise.

Malaparte raconte sa guerre, telle qu’il l’a vécue. Elle est omniprésente et quelque part, il n’en est jamais question.Tous les personnages (historiques) croisés sont ambigus (parce que dans la vie le manichéisme n’est qu’une théorie). La sensation de dégoût profond et d’horreur n’en est que plus forte (je pense au GeneralGouverneur de Pologne Franck).

Bref, je ne m’étends pas. D’autres ont décortiqué, étudié, analysé l’oeuvre de Curzio Malaparte mieux que moi. Mais cette oeuvre me marquera à jamais, et je tenais à en partager les raisons.

Comme un roman – Daniel PENNAC

Comme un roman, justement car ce n’en est pas un, de roman. Ou peut-être que si, finalement… Ce cher Pennac semble destiner son livre aux parents et aux enseignants déconfits devant l’absence de goût de leurs enfants/élèves pour la lecture et le livre. Il a raison, en un sens, il a raison. Et d’un autre côté, ce n’est pas suffisant, mon cher Pennac – vous me pardonnerez cette familiarité, mais votre texte vous vaut rang d’ami quand bien même jamais je ne vous ai rencontré.

C’est aux enfants que je recommande ce livre, aux ados, à ceux qui ont peur de lire, ceux qui ne s’en sentent pas capables, pas à la hauteur, bref, à ceux qui croient ne pas aimer lire. Il faut leur dire leur droit de ne pas lire, de picorer, de stopper un bouquin avant la fin parce que… et puis merde, y a pas à se justifier, à la fin !

La lecture, si elle n’est pas le fruit d’une envie, est contreproductive : elle ne distrait pas, n’instruit pas, ne cultive pas. Elle emmerde !

Pennac a écrit un texte comme un roman pour que jamais plus la lecture ne soit emmerdante. Pour ça, il devrait avoir le Nobel. Pour ça, je vous invite chaleureusement à le lire !

Le dernier voyage du Biliken – Luce FILLOL

Enfin un bon vieux « Signe de piste » ! Je crois que j’en avais pas lu depuis mon adolescence. Ça a toujours ce bon petit goût que d’aucuns jugeront suranné d’aventure, de protection du faible par le fort, de courage et d’honnêteté. Trop boy-scout ou chevalier blanc vous diront les aigris de la modernité littéraire… Et alors ? Le plaisir est là ; la machine à bovaryser tourne plein pot !

Le Biliken : navire qui assure la liaison commerciale Valparaiso, Chile > Saint-Malo, France, avec sa cargaison de nitrates, et exceptionnellement deux passagers, un père et sa fille. Les incidents se multiplient avant le départ et pendant le voyage. Le vieux cap-hornier souffre, mais survivra-t-il ? Qui s’acharne(nt) à pourrir la traversée ? Et pourquoi ?

Comme un gosse, vous êtes happé dès les premières lignes. C’est comme la découverte, enfant, d’une aventure de Tintin ou de Bob Morane ; ça a la magie d’un Jules Verne sans en avoir l’aspect scientifique…

Bref, pour tous les ados avides d’aventure (au sens noble du terme) de 12 à 92 ans !

Sacrilège

ÇA VOUS DÉRANGE ?

  • On a coutume de m’appeler Dyonisos. A tort, certains m’ont décrit comme le dieu des fêtes et des libations, de la vigne et des orgies. Erreurs et contre-vérités. Or, dans l’imagination populaire, la liberté est toujours suspecte et associée à la débauche. Je prône la liberté d’exprimer en nous ce qu’il y a de meilleur. – Bernard Werber (in Nous les dieux)
  • L’homme prévoit ; Dieu rit – Proverbe Yiddish
  • Le vice en tout cela n’est qu’une illusion qui ne trompe jamais que les âmes vulgaires – Guillaume Apollinaire
  • C’est lorsqu’on ne partage plus l’ivresse qu’on devient alcoolique – Mélanie Müller
  • La passion n’est qu’un désir augmenté par la contrariété – Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais
  • La foutrerie est le lyrisme du peuple – Charles Baudelaire
  • Plus le coït est obscène, meilleur il est – Salwa Al Neimi
  • La perversité est un mythe inventé par les gens de bien pour expliquer le curieux attrait des autres – Oscar Wilde
  • Le censeur est au fond celui qui ne croit ni aux hommes, ni à l’éducation, ni surtout à lui-même – Jean-Jacques Pauvert
  • Si le diable vous dit que quelque chose est trop effroyable à regarder, regardez-le. S’il vous dit que quelque chose est trop terrible à entendre, écoutez-le. Si vous trouvez qu’une vérité est insupportable, apprenez à la supporter – Chesterton
  • La pornographie, c’est l’érotisme des autres – Alain Robbe-Grillet
  • L’Orient a l’opium ; l’Occident a la femme – André Malraux

Couverture du N° 11 de SENSO (sept-oct 2003)

Privilège

CITATIONS POLITIQUES

  • On gouverne mieux les gens par leurs vices que par leurs vertus – Napoléon
  • On reconnaît un discours de Jean Jaurès au fait que tous les verbes sont au futur – Georges Clémenceau
  • On ne bourre pas les urnes ; on organise la victoire – Georges Marchais
  • Mettez les arts dans les mains du peuple, ils deviendront l’épouvantail des tyrans – Jules Michelet
  • La démocratie aujourd’hui est une démocratie pour le peuple et non une démocratie par le peuple. La démocratie par le peuple peut fonctionner au niveau des communes et des régions. Mais à l’échelle nationale, c’est déjà trop risqué de savoir ce que le peuple pense – Peter Sloterdijk
  • Les régimes populaires exigent de nous l’oubli, et par conséquent ils traitent les livres comme un luxe superflu ; les régimes totalitaires exigent que nous ne pensions pas, et par conséquent ils bannissent, menacent et censurent ; les uns et les autres, d’une manière générale, ont besoin que nous devenions stupides et que nous acceptions avec docilité notre dégradation, et par conséquent ils encouragent la consommation de bouillie. Dans de telles circonstances, les lecteurs ne peuvent être que subversifs – Alberto Manguel
  • A part pour les dictateurs et les imbéciles, l’ordre n’est pas une fin en soi – Michel Audiard

exemple de message à caractère politique

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