Lectures juillet
- Corrida pour une nuit blanche – Renoy
- La guerre des boutons – Louis Pergaud
- Le bal du dodo – Geneviève Dormann
- Le monde selon Jules Verne – Olivier & Patrick Poivre d’Arvor
- Simbaby – Lavagna & Nizzoli
- Bye Bye Tristesse – Nataël – Béja
- La Fable de Venise – Hugo Pratt
- Braise – Laura Desprein
- Fleur d’Août – Laura Desprein
- Le Guépard – Giuseppe Tomasi di Lampedusa
- État-Civil – Pierre Drieu la Rochelle
- Sud magnétique – Laura Desprein
- La Valise vide – Pierre Drieu la Rochelle
- Autrement et encore – Sébastien Lapaque
- L’Internationale des Francs-Tireurs – Bruno de Cessole
- Astérix chez Rahazade – Uderzo
- L’Odyssée d’Astérix – Uderzo
- Le fils d’Astérix – Uderzo
- La Grande Traversée – Goscinny & Uderzo
- Astérix chez les Belges – Goscinny & Uderzo
- Le Devin – Goscinny & Uderzo
- Le Cadeau de César – Goscinny & Uderzo
Lectures juin
- La fin du village. Une histoire française – Jean-Pierre Le Goff
- Histoire d’O – (Pauline Réage) dessinée par Guido Crepax
- Une élection ordinaire – Geoffroy Lejeune
- Folies ordinaires – Bukowski / Schultheiss
- Guide du jeune Robinson à la campagne – Sylvie Bézuel
- Samouraï – Eberoni
- Un patachon dans la mondialisation – Thomas Morales
Qui veut tuer Mathieu Valbuena ? – Guy Carlier
- L’inconnu – Magnus
- Fou d’amour – Georges Wolinski
- Tableau noir – Jean-Paul Brighelli
- Le défilé des réfractaires – Bruno de Cessole
- Le Suicide français – Éric Zemmour
- Tintin. Les secrets dévoilés – Jean-Marc et Randy Lofficier
Le Lion des Flandres – Hendrik Conscience
La bataille des Éperons d’Or
Hendrik (Henri) Conscience , né de père Français et de mère Flamande, a clairement choisi son camp. D’expression néerlandaise, il oeuvre à la gloire de la Flandre et de son lion de sable sur champ d’or. Le Lion des Flandres, son premier roman, retrace la bataille des Éperons d’Or du 11 juillet 1302, laquelle vit la victoire des commerçants flamands sur la plus puissante armée de l’époque, celle du roi de France, Philippe IV le Bel. Cette mémorable boucherie est restée gravée en lettres de sang dans les coeurs français sous le nom de bataille de Courtrai. La fine fleur de la chevalerie française s’y embourba et fut achevée à coup de goedendag, cette arme si mal baptisée (goedendag signifie bonjour en flamand ; il s’agit d’une sorte de solide bâton dont on se sert comme d’une massue).
Il y a du Dumas (père) et du Scott (Walter) chez Conscience, sa narration colorée, enlevée et foisonnante, le choix de son sujet. Plus surprenant sans doute, des notes de Jules Verne se font sentir (à moins que ce ne soit Conscience qui ait influencé Jules Verne ?), le Verne de Famille Sans Nom, son unique roman historique dépeignant la lutte des Français du Canada contre le colon à tunique rouge. Car c’est bien de célébrer la nation flamande dont il est question dans ce roman ; la bataille de Courtrai n’est qu’un prétexte. Et ce n’est sans doute pas un hasard si l’ouvrage est réédité par Yorann Embanner… À charge contre les Français, non sans reconnaître chez cet ennemi quelques exceptions confirmant la règle… part de génie français, sans doute (et à n’en pas douter, il est plus glorieux de vaincre un ennemi fort, puissant et courageux. Comme l’écrivait l’autre, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire…).
Hendrik Conscience est un romancier du XIXe siècle, très populaire en Flandres. Son Lion des Flandres s’inscrit à la fois dans cette veine des grands romans populaires à prétexte (et/ou prétention) historique et dans une relecture de l’histoire célébrant le droit des peuples à disposer d’eux-même hérités d’un certain Romantisme.
La vie politique récente du Royaume de Belgique, cette vue de l’esprit, selon Jacques Brel, lucide, rend à ce roman toute sa force en lui redonnant toute son actualité. Passer les siècles, n’est-ce pas là un signe caractéristique de Littérature ?
Philippe Rubempré
Hendrik Conscience, Le Lion des Flandres. La Bataille des Éperons d’Or, préface de Jan Deloof, Yoran Embanner, 2007, 630 pages.
Magenta, détective dépravée – Celestino Pes & Nik Guerra
Magenta, brune dominatrice, et son acolyte Lucrèce, blonde dévergondée, forment l’agence Shocking Stockings, littéralement bas choquants, tout un programme… Ces deux donzelles prennent prétexte de soi-disant enquêtes pour exercer leurs instincts dominateurs et fétichistes, et pour assouvir leur insatiable goût pour le voyage en terre jaune…
Vous avez bien compris que ces enquêtes sont strictement interdites aux mineurs. Magenta est une bande-dessinée pornographique, disons-le, et très drôle, ne le cachons pas. Une bd qui mouille, si j’ose, son lecteur masculin, ce dernier apparaissant dans les cases par ses éjaculations dessinées. Dès lors, une sorte de jeu érotique s’instaure sans prise de tête entre les héroïnes et le lecteur.
Un noir et blanc léché (ok, c’est facile…) des plus appropriés à l’esthétique fétichiste et sadomasochiste accompagne le lecteur au fil des enquêtes en profondeur de Magenta et Lucrèce. Autant que les deux détectives dépravées, le lecteur s’attèle au service de la vérité avec plaisir.
Philippe Rubempré
Celestino Pes & Nik Guerra, Magenta, détective dépravée, Delcourt, coll. Érotix, 2011, 154 pages.