Journal d'un caféïnomane insomniaque
samedi avril 27th 2024

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Ab hinc… 351

« À force d’avilissement, les journalistes sont devenus si étrangers à tout sentiment d’honneur qu’il est absolument impossible, désormais, de leur faire comprendre qu’on les vomit et qu’après les avoir vomis, on les réavale avec fureur pour les déféquer. » – Léon Bloy

Ab hinc… 350

« _ Si être contre les cons qui ne nous apprennent rien et contre les pauvres qui nous prennent tout c’est être facho, alors je dois être facho. Mais attention, hein ? Facho-je-m’enfoutiste. Je ne voudrais jamais encourir la moindre tracasserie pour une idée, pas si bête ! D’abord, les idées politiques, ce sont des idées que les gens se font lorsqu’ils n’ont pas d’idées à eux. Au lieu de penser, ils optent, tu comprends ? » – San-Antonio, Y a-t-il un Français dans la salle ?, Fleuve Noir, 1979.

Lectures octobre

  1. BREUM #4 Sur ta mère comme au ciel – Marsault
  2. Quand la nuit vient – Dennis Lehane
  3. Teens at play #1 – Rebecca
  4. BREUM #5 Ça va bien s’passer – Marsault
  5. Oh ! Giovanna ! – Giovanna Casotto
  6. Raisonnablement sexiste – Laurent Obertone
  7. Giovanna ! Si ! – Giovanna Casotto
  8. Deux poids deux mesures – Marsault & Cordell
  9. Giovanna ! Ah ! – Giovanna Casotto
  10. Giovannissima ! – Giovanna Casotto
  11. Giovannissima ! #3 – Giovanna Casotto
  12. Giovannissima ! #4 – Giovanna Casotto
  13. La Blonde #2 Bondage Palace – Franco Saudelli
  14. Expérience de mort imminente – Papacito & Marsault
  15. Captives de l’île aux pirates – Nicolas Van De Walle
  16. Au-dessous du volcan – Malcolm Lowry
  17. Faites-les lire ! Pour en finir avec le crétin digital – Michel Desmurget

Ab hinc… 349

« Il me faudrait suivre un régime des plus stricts. D’aucuns s’y astreignent brillamment, et vivotent leur petite vie de médiocres. Je ne le peux, je ne le veux. J’entends vivre comme j’ai vécu. Tant pis s’il s’agit d’un suicide. Il ne me reste que la liberté de choisir, je choisis. » – René Fallet

Dictionnaire égoïste du panache français – François Cérésa

« Quand on représente une cause (presque) perdue, il faut sonner de la trompette, sauter sur son cheval et tenter la dernière sortie, faute de quoi l’on meurt de vieillesse triste au fond de la forteresse oubliée que personne n’assiège parce que la vie s’en est allée ailleurs. »

Jean Raspail, Le Roi au-delà de la mer, Albin Michel, 2000.

Si l’on en croit François Cérésa, entre autres auteur du Petit Roman de la Gastronomie et fondateur de l’excellent Service Littéraire, « le panache est une maladie française », maladie endémique, il va sans dire. Selon les mots de l’auteur, il s’agit d’un « mélange de courage, d’audace, d’intempérance, d’honneur, d’élégance, mais aussi de suffisance, d’orgueil mal placé, d’indiscipline et de bêtise ». Ce panache nous définit Français. Il ne concerne nul autre.

Dans son dictionnaire, Cérésa salue les gloires du panache français, de Cyrano à Depardieu, de Bayard à Belmondo, du royco François-Athanase Charette de la Contrie à l’anar Georges Darien, du pure souche Hugo à la greffe géniale Kessel… Tous les domaines sont frappés de panache joyeusement cocardier, politique sport, littérature et théâtre, cinéma, haute-couture… Rien ne lui échappe, à ce panache qui nous rend fiers de ce que nous sommes, une grande Nation, un grand Peuple, un grand Pays. N’en déplaise aux traîtres et autres mauvais coucheurs indignes.

En 52 entrées précédées d’une introduction savoureusement apéritive, François Cérésa brosse un portrait en creux de la France telle qu’elle devrait être célébrée au quotidien. C’est une déclaration, sa déclaration. Son dictionnaire se veut égoïste par nécessité : il lui a fallu opérer des choix et trancher le vif. Ses choix judicieux ou surprenants ne seraient pas forcément les nôtres ; tant mieux, ils invitent à la curiosité et à la (re)découverte… même si à titre personnel, nous regrettons de ne voir figurer dans cet abécédaire du panache un A.D.G. un Blondin ou un Marcel Aymé, un Brassens ou un Verneuil, un Delon ou un Offenbach… Et finalement, peut-être est-ce tant mieux ! Qui sait si ce premier volume n’en appelle pas un second ?

Philippe Rubempré

François Cérésa, Dictionnaire égoïste du panache français, Le Cherche-midi, 2023, 400 p.

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