Le Librairtaire de Proust de Brigitte Maurice
Brigitte Maurice, artiste plasticienne, rêveuse à tendance active.
Quel est pour vous le comble de la misère ? la souffrance
Où aimeriez-vous vivre ? là
Votre idéal de bonheur terrestre ? J’ai huit ans et c’est l’été
Pour quelles fautes avez-vous le plus d’indulgence ? la casse d’un objet
Vos héros de roman favoris ? Pierre, dans Guerre et Paix – Agathe, dans L’homme sans qualité
Votre personnage historique favori ? Pierre Mendès-France
Vos héroïnes favorites dans la vie
réelle ?
Vos peintres favoris ? Balthus – Rembrandt – Kiki Smith – Zoran Music – Lucian Freud – Hélène Duclos – G. Garouste – A. Messager – G. Richier…
Votre musicien favori ? Schubert
Votre qualité préférée chez l’homme ? l’humour, la curiosité
l
Votre qualité préférée chez la femme ? l’endurance
Votre vertu préférée ? c’est quoi la vertu ?
Votre occupation préférée ? peindre
Qui auriez-vous aimé être ? mon amie Agnès (philosophe) – Jeanne Moreau – Camille (chanteuse) – P. Chéreau
Le principal trait de votre caractère ? l’introversion
Ce que j’apprécie le plus chez mes amis ? le rire, la bienveillance
Mon principal défaut ? manque de courage
Mon rêve de bonheur ? la surprise
Quel serait mon plus grand malheur ? perdre l’enfant
La couleur que je préfère ? vert
La fleur que j’aime ? le daphné, le jasmin
L’oiseau que je préfère ? la mésange
Mes auteurs favoris en prose ? M.Duras – M. Yourcenar – G.Bachelard – M.Proust – N. Bouvier – A.Tchekov – Th.Mann – JC. Bailly – Jhumpa Lahiri – Hanif Kureshi …
Mes poètes préférés ? Whitman – Dickinson – St John Perse – Mallarmé – Heleni Sikelianos – Rilke – O. Mandelstam – P. Ceylan…
Un livre à conseiller ? Dieu gît dans les détails, de Marie Depussé – La femme changée en renard, de David Garnett
Un auteur à découvrir ? le théâtre de B.M.Koltès et Dorothy Mc Johnson (Contrée indienne)
Un film ? Petits arrangements avec les morts, de Pascale Ferran – Le salon de musique, de S. Ray ; Le dieu noir et le diable blond, de Glauber Rocha – Pierrot le fou, de Jean-Luc Godard
Mes héros dans la vie réelle ? Ghandi, François Ruffin et quelques précieux(ses) ami(e)s
Mes héroïnes dans l’Histoire ? Germaine Tillon, Charlotte Delbo, Joséphine Baker
Mes (pré)noms favoris ? Jeanne – Suzanne – Paul – Isaac –
Ce que je déteste par-dessus tout ? le bruit et la violence
Caractères historiques que je méprise le plus ? Le racisme
Le fait militaire que j’admire le plus ?
La réforme que j’admire le plus ? la création du Conseil National de la Résistance – le vote des femmes – l’IVG
Le don de la nature que je voudrais avoir ? Ce que j’ai , mais en beaucoup plus fort, plus la voix et la danse
Comment j’aimerais mourir ? Plus tard…
État présent de mon esprit ? correct
Ma devise ? Soyons heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple (J. Prévert)
Un souhait pour l’avenir ? Un monde plus doux et des glaciers qui se reforment
Merci à Brigitte Maurice d’avoir accepté de répondre à notre questionnaire de Proust revisité.
Site internet : https://brigittemaurice.jimdofree.com
Histoire des Mercenaires – Walter Bruyère-Ostells
Parue en 2011 chez Tallandier, cette Histoire des Mercenaire de 1789 à nos jours signée Walter Bruyère-Ostells rend hommage à ces soldats de fortune – et souvent, soldats d’infortune, comme le dit Alain Sanders –, deuxième plus vieux métier du monde.
Partant de la rupture que fut la Révolution française pour le mercenariat, l’historien évoque les différents types de soldats de fortune, les conflits dans lesquels ils se sont illustrés. Bien entendu, l’ouvrage est riche de portraits de mercenaires de légende, de Garibaldi aux « Affreux », Bob Denard ou Rolf Steiner… Bruyère-Ostells ne se borne pas à « raconter » l’histoire des mercenaires ; il explore leurs motivations, de l’aventure à l’appât du gain en passant par les convictions politiques, anticommunisme au premier chef. Il remet en perspective historique le mercenariat, et le replace dans son actualité, avec ses enjeux. De ce point de vue, une édition mise à jour serait bienvenue compte-tenu des évolutions géopolitiques depuis 2011.
Cette Histoire des Mercenaires se dévore comme un bon polar. Tout y est, à commencer par l’Aventure. Les portraits sont savoureux, le récit des épisodes célèbres également. On se prend à rêver de barouds au soleil ; on se dit qu’il est temps de revoir Dark of the Sun (Le dernier train du Katanga, Jack Cardiff, 1965) ou de relire Les Mercenaires de Lartéguy ; qu’on chinerait bien les mémoires de Mister Bob ou de Frank Hugo… On est ému, fasciné et respectueux à l’évocation de l’Honneur des légionnaires de Camerone.
En bref, cette Histoire des Mercenaires éclaire une profession trouble, à la fois enviée et méprisée, et la remet en perspective dans l’histoire et le présent, tout en se lisant comme un roman. Une réussite !
Philippe Rubempré
Walter Bruyère-Ostells, Histoire des Mercenaires, Tallandier, 2011, 271 p.
L’Aveuglement – José Saramago
L’actualité déclinante a incité nombre de personnes à relire qui La Peste d’Albert Camus, qui Le Hussard sur le toit de Giono ou encore Nemesis de Philip Roth. Il faut ajouter à cette liste L’Aveuglement du Prix Nobel de Littérature portugais José Saramago.
Un homme au volant de sa voiture attend au feu rouge. Devenu subitement aveugle, il ne verra jamais le feu passer au vert, créant ainsi une belle pagaille. Raccompagné chez lui par un autre homme, il consulte un ophtalmologue. Ce dernier ne voyant aucune lésion justifiant un aveuglement soudain s’inquiète. Revenu chez lui, il devient à son tour aveugle et prévient les autorités. Cette épidémie de cécité, que les autorités ont surnommée « le mal blanc », gagne le pays à grande vitesse. Il est donc décidé d’enfermer les aveugles dans des lieux dédiés, confinés sous peine de mort jusqu’à la découverte d’un remède. Imaginez deux cents aveugles enfermés dans un ancien asile psychiatrique insalubre, sous la menace permanente d’une troupe de soldats, mal approvisionnés en nourriture, dans une hygiène sans nom, et vous avez là la quintessence de la nature humaine qui se révèle.
L’Aveuglement est un très grand roman, non par la métaphore politique de la tyrannie, non plus par le réel qui le rattrape et lui confère une puissance d’une autre dimension, mais car il est un révélateur de la nature humaine. De la nature humaine, de sa permanence, de son intangibilité. Saramago nous fait comprendre avec finesse que les sectateurs du progrès de l’Homme, voire de l’avènement d’un homme nouveau (notamment tous les -ismes hérités des deux siècles passés, socialisme, communisme, fascisme, nazisme, internationalisme, mondialisme et toutes leurs variantes et descendances), se trompent sur la nature humaine, qui ne change pas. En réduisant la population d’un pays à la cécité, l’écrivain met en lumière la nature biologique et sociale profonde de l’Homme, celle qui explique que les sociétés humaines se sont bâties en civilisations ; que l’éducation et l’instruction des enfants sont nécessaires… et que Rousseau a tort, l’Homme ne naît pas bon, et ce n’est pas la société, pas seulement la société, qui le corrompt. La réalité de la nature humaine, à l’oeuvre de tout temps et en tout lieu, nous saute aux yeux à la lecture de L’Aveuglement, invitant à un peu de modestie et d’humilité dans notre rapport au monde.
José Saramago joue avec l’enfermement lié à l’épidémie galopante de cécité, et avec les conditions effroyables de cet enfermement, pour éclairer la réalité de cette nature humaine prise en étau entre l’éducation reçue et l’instinct de survie. Enveloppant son lecteur dans son style très personnel, maniant le discours indirect libre comme un mousquetaire sa rapière, il lui procure la sensation d’être un de ces aveugles. Saramago maîtrise l’art de faire passer les sensations par le truchement de la langue, ainsi des bruits, des odeurs, des sensations corporelles… Il rappelle en cela certains passages du Kaputt de Malaparte, sur les charognes, les cadavres, les odeurs…
L’Aveuglement est enfin un roman qui témoigne métaphoriquement de l’impuissance des hommes et de ceux qui les gouvernent, face à une nature qu’ils exploitent au-delà d’une saine complémentarité, sans vergogne si le pillage s’avère sonnant et trébuchant. Plus qu’un roman, L’aveuglement est un apologue tragique, à la fois politique et philosophique, à méditer sans modération.
Philippe Rubempré
José Saramago, L’Aveuglement, Éditions du Seuil, 1997, 303 p.
Ab hinc… 279
« Nous étions des combattants soûls de toutes les passions du monde ; pleins de luxure, trouvant l’exaltation dans l’action. Ce que nous voulions ? Nous ne le savions pas. Et ce que nous savions, nous ne le voulions pas ! Combats, aventure, excitation et destructions. Une force indicible, envahissante, surgissait de tout notre corps et nous écorchait vif. » – Ernst Von Salomon, cité in Histoire des Mercenaires, Walter Bruyère-Ostells, Tallandier, 2011.
Le Librairtaire de Proust de Kremena Nikolova
« Après avoir terminé mes études de lettres à l’Université de Sofia, mon diplôme en poche, je suis arrivée à Paris en 2002 où j’ai cumulé des bribes d’Histoire de l’Art, enchaîné avec l’Ecole des Beaux-Arts à Versailles et une année à l’école du Louvre où j’ai eu l’honneur de suivre le cursus de Bernard Blistène « Theater without Theater ». Mon travail peut être défini comme une réflexion sur le paradoxe qui règne entre la mémoire et l’oubli. Face aux supports divers, naviguant entre l’écriture et la matière plastique, je cherche à plonger le spectateur/lecteur dans les strates simultanées de différentes temporalités. Je me promène dans des paysages qui apparaissent étrangement familiers et qui sont peuplés de personnages-fantômes, errant dans un sentiment instable, quelque part à la limite entre visible et invisible. »
Merci à Kremena Nikolova d’avoir accepté de répondre à notre questionnaire de Proust revisité.
Quel est pour vous le comble de la misère ?
Il est aussi fréquent que malheureux de côtoyer la misère humaine de nos jours. Le manque d’empathie en est pour moi le comble. L’être humain a évolué à sa façon et continue à évoluer de manière proportionnelle à une aisance économique en dépit de son psychisme et humanité. Etant un simple spectateur, mais également le protagoniste de son évolution effrénée, l’Homme semble avoir oublié les vertus fondamentales de l’espèce à laquelle il appartient. On observe l’essor d’une individualité imposée par les règles sociétales non écrites et sous-jacentes, qui détruit les capacités des hommes à vivre ensemble. Les vies se font sur une corde tendue entre la naissance et le succès à tout prix. Il en résulte une haute tension. Ce qui est vraiment important, reste enfoui dans les rêves, surgit sous la forme de psychoses, de dépressions nerveuses, de burn-outs, d’insatisfaction croissante de toute chose et de toute personne. Il me semble que ces êtres humains qui ont oublié comment parler à l’autre dans l’amour et dans le respect ne s’aiment point, ni ne se respectent pour autant.
Ils sont pour moi l’incarnation de la misère, telle que je la vois aujourd’hui.
Où aimeriez-vous vivre ?
J’aimerais
vivre dans un monde pur où la nature est omniprésente et vénérée,
où la simplicité et l’entente font les lois. J’aimerais
retourner dans un état limpide et serein qui permet la rencontre de
soi dans son authenticité. C’est plus un état qu’une
localisation. Je crois que j’aimerais exister au milieu d’une
forêt, haut dans la montagne, les pieds dans l’eau d’un lac
glacé et transparent.
C’est une Utopie !
Oui, je voudrais vivre dans une Utopie simple et impossible.
Je vivrai bien dans le pays de l’impossibilité…
Votre idéal de bonheur terrestre ?
Voici
que je ne peux pas échapper à mes désirs répétitifs. Je ne fais
que répéter continuellement la même chose. Le bonheur c’est
l’endroit où l’on vit, la communication avec l’autre, la paix
avec soi-même. Le bonheur c’est de ne pas se l’interdire, de
l’accepter. Le bonheur est simple. Au risque de paraître naïve
comme les enfants, je me permets de m’approprier leur sagesse :
le bonheur c’est tout autour de moi, même le pire, car le bonheur
c’est la vie et la vie est tissée de toutes les nuances des
émotions que je peux traverser en fermant mes yeux.
Pour quelles fautes avez-vous le plus
d’indulgence ?
Je pardonne les maladresses, toute
faute « spontanée » qui n’est pas préméditée. Cette
question me fait également penser aux fautes d’orthographe que
j’ai du mal à supporter, mais en même temps je me rends compte
que je me détends de plus en plus par rapport à ce genre de fautes
puisque le plus important dans ce que l’on dit est le sens. Dire le
sens, l’essence, le dire de façon dyslexique est encore plus beau
que dire des sottises dans un orthographe parfait et avec une phrase
correcte et bien rangée.
Ainsi on apprend à lire entre les lignes, entre les mots, entre les lettres…
Je pardonne la dyslexie humaniste…
Vos héros de roman favoris ?
Le
Maître…
Gaoustyn (un personnage de Georgi Gospodinov,
l’auteur de « la tristesse bulgare »)
Le narrateur dans le je-récit…
Votre personnage historique favori ?
J’aime bien l’idée de Yeshua, tellement,
tellement conventionnelle cette réponse… Je ne suis pas croyante,
mais cette figure, autour de laquelle se sont créés des mythes, me
fascine vraiment. Tout autant que celle de Judas Iscariote. A vrai
dire, je n’avais jamais pensé que j’allais pouvoir réponde de
cette façon à une telle question. Et sont-ils vraiment des
personnages historiques ?
Vos héroïnes favorites dans la vie
réelle ?
Les femmes qui s’aiment, celle qui se
respectent, qui croquent la vie à pleines dents, les mamans et les
putains.
Vos peintres favoris ?
Jheronimus van Aken, dit JérômeBosch ou encore Jheronimus Bosch, Léonardo da Vinci, René Magritte, Friedensreich Hundertwasser Regentag Dunkelbunt, Jackson Pollock, Francis Bacon, Jean-Michel Basquiat, la grande Louise Bourgeois, Maria Helena Vieira da Silva Anselm Kiefer, Pierre Soulages… j’arrête !
Votre musicien favori ?
Jim
Morisson, Thom Yorke, Nina Simone, les musiciens gitans, Colette
Magny
Votre qualité préférée chez l’homme ?
La sincérité
Votre qualité préférée chez la femme ?
La sincérité
Votre vertu préférée ?
La
sensibilité rationnelle
Votre occupation préférée ?
La
contemplation
Qui auriez-vous aimé être ?
Je
n’arrive pas à répondre à cette question. J’aurais aimé être
n’importe qui, tout le monde, à n’importe quelle époque, dans
tous les temps, finalement… moi-même. J’aurais bien aimé être
moi-même…
Le principal trait de votre caractère ?
Patience et adaptabilité.
Ce que j’apprécie le plus chez mes amis ?
Leur disponibilité. Leur chaleur. Leur intelligence.
Mon principal défaut ?
Le désordre
Mon rêve de bonheur ?
Etre là, tout simplement et m’exprimer librement avec tous mes moyens d’expression sans en être empêchée ou me laisser perturber par des gens « bienveillants » qui se mettraient à réfléchir à ma place.
Quel serait mon plus grand malheur ?
Mon
plus grand malheur serait de ne plus voir, ni entendre ou parler tout
en étant consciente de tout.
La couleur que je préfère ?
Je
les aime toutes, mais c’est comme si j’avais une petite
préférence pour le bleu dans toutes ses teintes.
La fleur que j’aime ?
J’aime
beaucoup le Galanthus elwesii qui est plus connu sous le nom
populaire de Perce-neige. Il y en a beaucoup dans les jardins
Bulgares au printemps.
L’oiseau que je préfère ?
La
chouette/ Le hibou
Mes auteurs favoris en prose ?
Mikhaïl
Boulgakov, Gabriel Garcia Màrquez, Christian Bobin, Khalil Gibran,
Georgi Gospodinov
Harms, Brodsky…
Mes poètes préférés ?
Géo Milev (poète bulgare expressionniste), les symbolistes bulgares, les poètes maudits russes comme Akhmatova, Blok, Essénine, Khlebnikov, Maïakovski, Tsvetaïeva, mais aussi Verlaine, Rimbaud, Eluard…
Un livre à
conseiller ?
Un roman naturel
Un auteur à
découvrir ?
Georgi Gospodinov
Dubravka Ugrešić
Un film ?
J’ai beaucoup aimé Le barbier de Sibérie, mais je me demande s’il n’a pas mal vieilli… J’étais jeune quand je l’ai vu… The wall (le film). C’en fait deux, alors peut-être un troisième ? Vodka Lémon, film arménien. Et probablement un coréen, puisque ce dernier m’a vraiment retourné : Locataires, mais aussi un japonais : Departures… stooooooop !!!
Mes héros dans la vie réelle ?
Les
hommes qui pleurent sans se cacher.
Mes héroïnes dans l’Histoire ?
Georges Sand
Mes (pré)noms favoris ?
…
difficile à dire. J’aime beaucoup Amitthaï, Josepha…
Ce que je déteste par-dessus tout ?
La
petitesse, la manipulation, l’hypocrisie et la fausse politesse.
Caractères historiques que je méprise le plus ?
Difficile pour moi à mépriser ce que je ne connais pas de près pour juger. Adolf H peut-être?
Le fait militaire que j’admire le plus ?
J’ai l’impression que je ne peux pas admirer des faits militaires… Pour moi admiration et militaire ne pourraient pas être utilisés ensemble.
La réforme que j’admire le plus ?
Abolition de l’esclavage, ainsi que de la peine de mort…
Le don de la nature que je voudrais avoir
?
Repousser de ses graines chaque printemps. Renaître.
Comment j’aimerais mourir ?
En
paix.
État présent
de mon esprit ?
Sérénité.
Ma devise ?
Nous n’avons aucun souvenir de ce qui n’a jamais été.
Un souhait pour l’avenir ?
Se rappeler/ Ne pas oublier
Site internet : https://kremenanikolova.wixsite.com/kremenanikolova